Sujets insolites ou tendances, faites un break avec notre curiosité. Par des collages à la frontière du minimalisme et du surréalisme, La Paranoia partage ses pensées, ses doutes et ses humeurs. Une bulle de créativité et de douceur à contempler sans hésiter !
Amoureuse du cinéma et collectionneuse de memes de chats, Laura, l’artiste visuelle derrière La Paranoia, nourrit continuellement sa créativité. Peinture, photo, dessin, découpage, ou encore couture… Elle varie les disciplines artistiques et plastiques pour imaginer des collages minimalistes envoûtants. Fixes ou animées, les créations immiscent les spectateurices dans l’univers de l’artiste composé de ses émotions, de la nature et d’une vive nostalgie. « Lorsque mon grand-père nous rendait visite, il utilisait toujours ces vieux boîtiers jetables Kodak jaunes. Dans mon esprit d’enfant, j’étais émerveillée à l’idée de capturer l’espace et le temps dans une petite boîte et de la garder comme un trésor parce qu’on ne pouvait pas voir l’image instantanément. Ces instants de vie ont définitivement remué quelque chose en moi », se remémore Laura, originaire du Costa Rica et installée à Barcelone depuis neuf ans.
En mêlant les sentiments du quotidien et les différentes facettes de sa vie de femme moderne, la photographe, aussi vidéaste et designeuse, livre des créations intimes. « Elles sont toutes un morceau de moi à un certain moment de ma vie », précise-t-elle. Ayant grandi sous les tropiques, la nature prend une place prépondérante dans son travail. Un scorpion maléfique, une vague paradisiaque, des fleurs délicates ou un papillon personnifié, les éléments s’enchaînent dans l’imaginaire florissant de La Paranoia. Dénicher les images devient alors une partie intégrante de son processus de création. Bien que sa malle aux trésors regorge de ses propres photographies et de sa collection de fleurs séchées, elle rassemble également des visuels au gré de ses découvertes dans de vieux livres, des cartes postales, des journaux, des magazines et même des prospectus.
Renouveler les réseaux sociaux
« Issu du dadaïsme, le collage a toujours été associé à un art chaotique, saturé et explosif, mais il consiste également à remettre en question la société et les normes actuelles. Vivant à l’ère du consumérisme et du capitalisme, le minimalisme est un moyen de contrer ce chapitre de la société », assure l’artiste. Elle poursuit : « Aux prémices de mon processus de création, j’ai découvert qu’appliquer la règle d’or « less is more » à mon travail donnait une certaine satisfaction visuelle dont j’avais besoin. J’ai trouvé super fort l’idée de simplifier quelque chose d’aussi grand que des sentiments ou des pensées en petits morceaux d’images. » En partageant ses œuvres sur Instagram, Laura participe à la démocratisation sur les réseaux sociaux de nouvelles esthétiques, crées à partir d’anciennes, tout en interrogeant les normes actuelles de ce type de plateformes.
« C’est une autre façon de communiquer, de partager et c’est aussi un outil très puissant. Je pense que c’est un excellent moyen d’exprimer sa créativité. Le fait de publier presque tous les jours afin d’être remarquée par l’algorithme m’a fait trouver mon propre style », confie l’artiste. Laura joue des fonctionnalités proposées par Instagram en créant des filtres spécifiques que les utilisateurices peuvent utiliser à leur tour sur leurs photos et selfies en tout genre. Questionnant sans cesse la forme et le rôle de la femme dans la société actuelle, La Paranoia propose différentes réponses plus poétiques les unes que les autres.
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