Les émotions quotidiennes de La Paranoia

25 mars 2023   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Les émotions quotidiennes de La Paranoia

Sujets insolites ou tendances, faites un break avec notre curiosité. Par des collages à la frontière du minimalisme et du surréalisme, La Paranoia partage ses pensées, ses doutes et ses humeurs. Une bulle de créativité et de douceur à contempler sans hésiter ! 

Amoureuse du cinéma et collectionneuse de memes de chats, Laura, l’artiste visuelle derrière La Paranoia, nourrit continuellement sa créativité. Peinture, photo, dessin, découpage, ou encore couture… Elle varie les disciplines artistiques et plastiques pour imaginer des collages minimalistes envoûtants. Fixes ou animées, les créations immiscent les spectateurices dans l’univers de l’artiste composé de ses émotions, de la nature et d’une vive nostalgie. « Lorsque mon grand-père nous rendait visite, il utilisait toujours ces vieux boîtiers jetables Kodak jaunes. Dans mon esprit d’enfant, j’étais émerveillée à l’idée de capturer l’espace et le temps dans une petite boîte et de la garder comme un trésor parce qu’on ne pouvait pas voir l’image instantanément. Ces instants de vie ont définitivement remué quelque chose en moi », se remémore Laura, originaire du Costa Rica et installée à Barcelone depuis neuf ans. 

En mêlant les sentiments du quotidien et les différentes facettes de sa vie de femme moderne, la photographe, aussi vidéaste et designeuse, livre des créations intimes. « Elles sont toutes un morceau de moi à un certain moment de ma vie », précise-t-elle. Ayant grandi sous les tropiques, la nature prend une place prépondérante dans son travail. Un scorpion maléfique, une vague paradisiaque, des fleurs délicates ou un papillon personnifié, les éléments s’enchaînent dans l’imaginaire florissant de La Paranoia. Dénicher les images devient alors une partie intégrante de son processus de création. Bien que sa malle aux trésors regorge de ses propres photographies et de sa collection de fleurs séchées, elle rassemble également des visuels au gré de ses découvertes dans de vieux livres, des cartes postales, des journaux, des magazines et même des prospectus.

© La Paranoia© La Paranoia
© La Paranoia© La Paranoia

Renouveler les réseaux sociaux

« Issu du dadaïsme, le collage a toujours été associé à un art chaotique, saturé et explosif, mais il consiste également à remettre en question la société et les normes actuelles. Vivant à l’ère du consumérisme et du capitalisme, le minimalisme est un moyen de contrer ce chapitre de la société », assure l’artiste. Elle poursuit : « Aux prémices de mon processus de création, j’ai découvert qu’appliquer la règle d’or « less is more » à mon travail donnait une certaine satisfaction visuelle dont j’avais besoin. J’ai trouvé super fort l’idée de simplifier quelque chose d’aussi grand que des sentiments ou des pensées en petits morceaux d’images. » En partageant ses œuvres sur Instagram, Laura participe à la démocratisation sur les réseaux sociaux de nouvelles esthétiques, crées à partir d’anciennes, tout en interrogeant les normes actuelles de ce type de plateformes. 

« C’est une autre façon de communiquer, de partager et c’est aussi un outil très puissant. Je pense que c’est un excellent moyen d’exprimer sa créativité. Le fait de publier presque tous les jours afin d’être remarquée par l’algorithme m’a fait trouver mon propre style », confie l’artiste. Laura joue des fonctionnalités proposées par Instagram en créant des filtres spécifiques que les utilisateurices peuvent utiliser à leur tour sur leurs photos et selfies en tout genre. Questionnant sans cesse la forme et le rôle de la femme dans la société actuelle, La Paranoia propose différentes réponses plus poétiques les unes que les autres. 

© La Paranoia© La Paranoia
© La Paranoia© La Paranoia
© La Paranoia© La Paranoia
© La Paranoia© La Paranoia
© La Paranoia© La Paranoia
© La Paranoia© La Paranoia
© La Paranoia© La Paranoia
© La Paranoia© La Paranoia

© La Paranoia

Explorez
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
Kara Hayward dans Moonrise Kingdom (2012), image tirée du film © DR
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
L'univers de Wes Anderson s'apparente à une galerie d'images où chaque plan pourrait figurer dans une exposition. Cela tombe à pic : du...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Javier Ruiz au rythme de Chungking
© Javier Ruiz
Javier Ruiz au rythme de Chungking
Avec sa série Hong Kong, Javier Ruiz dresse le portrait d’une ville faite d’oxymores. Naviguant à travers le Chungking Mansions et les...
21 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Juno Calypso : palais paranoïaque
© Juno Calypso. What to Do With a Million Years ? « Subterranean Kitchen »
Juno Calypso : palais paranoïaque
Dans sa série What to Do With a Million Years ? , la photographe britannique Juno Calypso investit un abri antiatomique extravagant non...
20 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La sélection Instagram #494 : explosion de nuances
© Maria Louceiro / Instagram
La sélection Instagram #494 : explosion de nuances
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine s’approprient la couleur. En hommage aux beaux jours qui reviennent doucement...
18 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
Kara Hayward dans Moonrise Kingdom (2012), image tirée du film © DR
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
L'univers de Wes Anderson s'apparente à une galerie d'images où chaque plan pourrait figurer dans une exposition. Cela tombe à pic : du...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Cassandre Thomas
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
© Aletheia Casey
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
À travers A Lost Place, Aletheia Casey matérialise des souvenirs traumatiques avec émotion. Résultant de cinq années de travail...
21 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Javier Ruiz au rythme de Chungking
© Javier Ruiz
Javier Ruiz au rythme de Chungking
Avec sa série Hong Kong, Javier Ruiz dresse le portrait d’une ville faite d’oxymores. Naviguant à travers le Chungking Mansions et les...
21 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
© Karim Kal
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
Le photographe franco-algérien Karim Kal a remporté le prix HCB 2023 pour son projet Haute Kabylie. Son exposition Mons Ferratus sera...
20 février 2025   •  
Écrit par Costanza Spina