Présentée dans le cadre de la Résidence 1+2 Factory, l’exposition Crépuscule[s]. Conversations avec Eugène Trutat se tiendra du 13 avril au 14 mai prochain au Château d’Eau. Ce nouveau projet transversal de Guillaume Herbaut allie, comme le veut l’événement toulousain, photographie et sciences.
Avec l’exposition Crépuscule[s]. Conversations avec Eugène Trutat, Guillaume Herbaut nous invite à nous intéresser aux paysages photographiques du pyrénéiste, zoologue, et premier conservateur puis directeur du Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse. À partir de ces œuvres, et comme la Résidence 1+2 l’exige, le photojournaliste a voulu composer un dialogue entre photographie et science – en particulier la taxidermie – afin de redéfinir les contours visuels et sensibles d’un nouveau rapport au monde. L’artiste se focalise en particulier sur la région du Luchonnais, et s’appuie sur une diversité de supports : archives, paysages ou encore natures mortes. L’occasion également d’expérimenter avec les possibilités esthétiques de la photographie. Le travail documentaire et artistique de Guillaume Herbaut converse ainsi avec les images d’un grand précurseur de la photographie de la fin du 19e siècle.
© Eugène Trutat / Courtesy of Résidence 1+2 Factory
Des époques de bouleversements
Membre de l’Agence VU’, Guillaume Herbaut est parti d’un constat simple pour réaliser son projet : il est nécessaire de renouveler les formes créatives pour mieux comprendre les enjeux du monde contemporain et agir face à ces derniers. Notre entrée dans une nouvelle ère historique, liée au changement climatique et à des conflits européens incertains, entre également en résonance avec l’époque dont Eugène Trutat a été témoin. « [Il] a[vait] vécu dans un monde de découvertes protéiformes dans lequel les sciences cautionnaient bien des expériences humaines, pour le meilleur et pour le pire », explique Philippe Guionie, commissaire de l’exposition et directeur de la Résidence 1+2, présentée en collaboration avec le Museum de Toulouse.
Depuis 2016, l’événement toulousain se définit comme un « laboratoire d’idées et une fabrication des possibles ». Ses actions encouragent les artistes à créer des contenus visuels novateurs sur des territoires de proximité. Une ligne directrice qui a naturellement intéressé Guillaume Herbaut. Ce n’est pas la première fois que le photojournaliste s’intéresse à des lieux chargés d’histoire en s’interrogeant sur leurs symboles, leur mémoire et les drames invisibles qui les habitent. Ses photographies, exposées notamment au Jeu de Paume, à la Maison rouge et dans de nombreux festivals, parviennent à illustrer avec subtilité la complexité des conflits présents dans les villes de Tchernobyl, d’Auschwitz, de Nagasaki ou encore d’Ukraine, plus récemment. Dans un épisode de notre série Focus, il est d’ailleurs revenu sur son livre Ukraine, terre désirée, qui retrace vingt ans de voyage sur le territoire, et raconte la résistance et les combats de la jeunesse qui l’habite.
© Guillaume Herbaut / Courtesy of Résidence 1+2 Factory