Mélange des genres

30 septembre 2016   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Mélange des genres

S’installer en Suède il y a six ans a été pour AdeY un vrai chamboulement : « Contrairement au Royaume-Uni, les questions autour du genre sont plus débattues en Scandinavie. Là-bas j’ai vraiment commencé à me questionner sur ma perception et mon rôle dans la société. » Sa démarche photographique a pris un tournant : il trouve ce qu’il veut montrer.

Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY

Déconstruire le genre

« Mon travail a pour but de remettre en question et de développer mes propres convictions. La photographie est ma façon d’exprimer des messages culturels et politiques auxquels je suis confronté dans le quotidien », explique le jeune homme. Son travail questionne et interroge la notion de genre, telle qu’elle est définie par les normes. Y a-t-il du sens à opposer un genre féminin et un genre masculin ? Y a-t-il seulement un genre féminin et un genre masculin ?

« À travers ma conception d’un genre neutre, j’espère que j’encourage le débat et les discussions sur ce sujet. »

Ses représentations de corps nus veulent aussi se confronter aux impératifs de beauté véhiculés par le marketing et les médias sociaux. Ce qu’il veut, c’est « désexualiser la nudité à travers un imaginaire et ma vision du corps comme un élément d’influence sur l’espace. » Les mises en scènes de ses photographies sont troublantes et prêtent parfois à la confusion.

Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY

Du théâtre en image

Les images d’AdeY sont minutieusement chorégraphiées. Il y a une scénographie pointilleuse dans la construction de ces photos, une forme de théâtralité inspirée de son parcours. Avant qu’il ne découvre la photographie et décide de s’y concentrer pleinement – c’était en 2004 – AdeY étudiait la danse contemporaine. Pendant 10 ans, il photographiait compulsivement son quotidien, ses amis, des performances et le milieu de la danse. En 2014, il découvre l’argentique; c’est une révélation. Cette même année, il se lance dans la photo de nu.

« L’argentique a modifié mon approche de la photographie et a renforcé ma connexion avec les sujets de mes photos. »

Ainsi en tant que photographe, il se donne tout autant que ses modèles – qui sont bien souvent des amis à lui : « Je parle beaucoup avant et pendant un shooting, essayant de donner à mes modèles le sens de ce que je veux réaliser. » Les séances durent généralement trois heures, épuisant six à sept pellicules. Le travail d’AdeY est remarquable. Le résultat est puissant, riche d’une beauté évocatrice : celle de corps libérés et égaux.

Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY
Fish Eye Magazine | Mélange des genres
© AdeY

En (sa)voir plus

Découvrez l’ensemble du travail d’AdeY sur son site : adey.se

Suivez-le sur Instagram : @__adey__

Retrouvez-le aussi sur Facebook : @studio.adey

Et sur Tumblr : adey-adey.tumblr.com

Explorez
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
Kara Hayward dans Moonrise Kingdom (2012), image tirée du film © DR
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
L'univers de Wes Anderson s'apparente à une galerie d'images où chaque plan pourrait figurer dans une exposition. Cela tombe à pic : du...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Javier Ruiz au rythme de Chungking
© Javier Ruiz
Javier Ruiz au rythme de Chungking
Avec sa série Hong Kong, Javier Ruiz dresse le portrait d’une ville faite d’oxymores. Naviguant à travers le Chungking Mansions et les...
21 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Juno Calypso : palais paranoïaque
© Juno Calypso. What to Do With a Million Years ? « Subterranean Kitchen »
Juno Calypso : palais paranoïaque
Dans sa série What to Do With a Million Years ? , la photographe britannique Juno Calypso investit un abri antiatomique extravagant non...
20 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La sélection Instagram #494 : explosion de nuances
© Maria Louceiro / Instagram
La sélection Instagram #494 : explosion de nuances
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine s’approprient la couleur. En hommage aux beaux jours qui reviennent doucement...
18 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
Kara Hayward dans Moonrise Kingdom (2012), image tirée du film © DR
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
L'univers de Wes Anderson s'apparente à une galerie d'images où chaque plan pourrait figurer dans une exposition. Cela tombe à pic : du...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Cassandre Thomas
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
© Aletheia Casey
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
À travers A Lost Place, Aletheia Casey matérialise des souvenirs traumatiques avec émotion. Résultant de cinq années de travail...
21 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Javier Ruiz au rythme de Chungking
© Javier Ruiz
Javier Ruiz au rythme de Chungking
Avec sa série Hong Kong, Javier Ruiz dresse le portrait d’une ville faite d’oxymores. Naviguant à travers le Chungking Mansions et les...
21 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
© Karim Kal
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
Le photographe franco-algérien Karim Kal a remporté le prix HCB 2023 pour son projet Haute Kabylie. Son exposition Mons Ferratus sera...
20 février 2025   •  
Écrit par Costanza Spina