Difficile ces derniers mois de trouver des articles qui parlent en mal de la réalité virtuelle, tant l’effervescence autour des nouveaux développements liés à cette technologie est palpable. Certains magazines réputés lui consacrent de longs dossiers (c’est le cas de Wired ou de Fortune), le festival du film Sundance a lancé depuis 2007 une section visant à récompenser les projets qui transcendent le plus intelligemment notre rapport à la vidéo, et on ne compte plus le nombre d’artistes qui s’amusent à bouleverser notre perception du monde à l’aide de technologies novatrices.
Bien sûr, tout n’est pas parfait au sein de la VR – certains chercheurs songent à évaluer l’état mental des personnes utilisant des systèmes de réalité virtuelle pour s’assurer qu’aucun trouble n’apparaisse –, mais force est de constater que les projets fascinants fleurissent depuis quelque temps.
Entre art et science
À Londres, par exemple, Ersin Han Ersin et Barney Steel, membres du collectif Marshmallow Laser Feast, spécialisé dans la réalité amplifiée, tissent des liens entre art et science depuis cinq ans. Ils ont ainsi réalisé des publicités pour des marques de voitures comme McClaren, des expositions dans plusieurs musées à travers le monde, des collaborations avec des artistes comme U2… Mais il y a surtout In the Eyes of the Animal, une installation en réalité virtuelle qui propose aux spectateurs de se connecter au règne animal afin de comprendre ce que ressentent et perçoivent certaines espèces en pleine forêt : chauves-souris, libellules, hiboux, moustiques…
« Avec Barney, on a toujours souhaité se jouer des sens de l’être humain en mêlant art et technologie, détaille Ersin Han Ersin. En se plongeant dans la vision des animaux grâce à la réalité virtuelle, on a la chance de pouvoir faire ressentir à un homme des sensations qu’il n’aurait jamais eu l’occasion de comprendre ou de percevoir auparavant. Cela crée de l’empathie, puisque ça nous permet de voir le monde de manière complètement différente. » Né d’une commande du festival Abandon Normal Devices de Manchester en 2015, In the Eyes of the Animal se veut forcément moins précis et théorique qu’un livre sur le sujet, mais a l’avantage de se révéler plus immersif que n’importe quelle explication de spécialiste. Casque sur la tête, c’est l’occasion pour chacun d’explorer plusieurs fois un même décor, une même forêt, sans jamais déceler les mêmes sensations ou les mêmes repères.
… L’intégralité de cet article est à retrouver dans Fisheye #19, en kiosque actuellement.
Texte par Maxime Delcourt
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