Portraitiste, Stéphane Lavoué crée, loin des commandes, un récit photographique nourri par la fiction. Des œuvres picturales et grand format, attachées aux territoires qu’il arpente.
C’est grâce à ses parents, qui le « traînaient dans les musées » lorsqu’il était enfant, que Stéphane Lavoué a cultivé un goût pour les clairs-obscurs picturaux. Ce portraitiste présente au cœur du secteur Prismes de Paris Photo trois séries marquant son évolution artistique. Des travaux mêlant son goût pour la narration, les paysages sauvages et une luminosité mélancolique. « Je suis fasciné par la lumière du Nord, qui éclaire indirectement, celle qui produit un halo diffus et vient s’étaler tout doucement sur les visages, sans marquer d’ombre », confie le photographe. Une clarté poétique qui sublime les images composant ses séries exposées à la foire : The Kingdom, À terre et Pampa.
L’émergence d’un monde fictionnel
« Ces trois séries sont rattachées à un territoire: le Vermont du Nord-Est (États-Unis, ndlr), le Pays bigouden et la montagne Noire dans le Languedoc. Elles témoignent toutes de mes installations dans ces environnements, desquels j’essaie de faire émerger un monde fictionnel », précise Stéphane Lavoué. Sa série au cœur de l’État du Vermont, intitulée Le Royaume, constitue son premier travail réalisé sans la contrainte de la commande. Perdu dans cet espace immense et dépaysant, il découvre la narration photographique. Une histoire fantastique empruntant au mythe et à la peinture pour tisser un récit aux confins du réel. « J’ai tâtonné un moment avant de trouver le moyen d’exprimer clairement ces émotions vécues sur place », se souvient l’artiste.
Un processus de création qu’il développe plus tard dans À terre, projet dédié aux marins qui n’embarquent pas, et Pampa, une immersion dans le quotidien d’un village au pied des montagnes. Deux travaux dévoilant à leur tour la profonde affection qu’éprouve le photographe pour son environnement : des terres d’attache, qu’il apprend à connaître, à apprivoiser, afin de les capturer. Car telle est la volonté de Stéphane Lavoué : s’imprégner de son environnement pour le transformer en un conte fascinant.
Paris Photo – nef du Grand Palais
Secteur Prisme
Du 7 au 10 novembre 2019
© Stéphane Lavoué