Le conte fantastique de Stéphane Lavoué

29 mars 2017   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Le conte fantastique de Stéphane Lavoué

Peu d’artistes se sont inspirés de cette terre située au nord des États-Unis et à la frontière du Canada. Parmi ceux-là, Howard Frank Mosher. Dans ses romans, l’écrivain américain nous immerge dans un monde rural et grinçant, comme figé dans le temps, qu’il décrit « coupé du reste de la Nouvelle-Angleterre par les montagnes Vertes à l’ouest et les montagnes Blanches à l’est, et encore plus isolé par ses célèbres hivers, longs de sept mois, et ses mauvais chemins de terre ».

Comment un photographe français, habitué des portraits de 4e de couverture de Libération, s’est-il retrouvé à arpenter les routes de ce royaume du nord-est des États-Unis ? Il y a vingt ans, Stéphane Lavoué séjourna dans une famille qui habitait Boston. À la retraite, le couple s’installa dans le Vermont et le photographe leur rendit visite. Il découvrit alors le Royaume. « Je partis à la rencontre des sentinelles et sujets du Royaume. J’y ai croisé la désolation de ces maisons éventrées, comme soufflées par le temps, abandonnées par leurs propriétaires, victimes du déclin industriel, raconte Stéphane. J’y ai croisé de jeunes fermiers utopistes venus expérimenter une vie alternative décroissante, refusant la mécanisation, chuchotant aux oreilles des bœufs et des chevaux une langue inconnue. »

Extrait de la série "The North East Kingdom" / © Stéphane Lavoué
Extrait de la série “The North East Kingdom” / © Stéphane Lavoué

La liberté du récit

Le parcours de Stéphane est atypique. Diplômé de l’École supérieure du bois de Nantes en 1998, il est parti vivre deux ans en Amazonie brésilienne, chargé des achats de bois pour un groupe industriel français. De retour en France en 2001, inspiré notamment par Sebastião Salgado, il a choisi le métier de photographe et est devenu un portraitiste réputé, dont la lumière se reconnaît au premier coup d’œil. Après plusieurs années à photographier artistes, hommes politiques, acteurs, sportifs ou intellectuels, il a désiré s’évader du travail de commande pour accéder à un univers plus personnel.

Le Royaume lui a offert cette opportunité. Il y eut la rencontre avec un chasseur d’ours à l’arc qui comprit sa démarche de photographe et l’introduisit dans la communauté. Sa fille, Josy, posa pour Stéphane au milieu des carcasses de viande. Elle est une des princesses du lieu, et sa beauté illumine la scène. Les portes du Royaume se sont ouvertes, le photographe a pu circuler de ferme en ferme pour photographier cette histoire américaine un brin déglinguée. Un conte photographique où toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé est loin d’être fortuite.

Explorez
Ne manquez pas les appels à candidatures et concours du moment
© Flore Prebay
Ne manquez pas les appels à candidatures et concours du moment
L'été et la rentrée scolaire sont marqués par quelques appels à candidatures et concours photographiques singuliers. Ils encouragent la...
20 août 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les coups de cœur #555 : Théo Soler et et Stavri Georgiou
Crise d'angoisse © Théo Soler
Les coups de cœur #555 : Théo Soler et et Stavri Georgiou
Théo Soler et Stavri Georgiou, nos coups de cœur de la semaine, composent des récits visuels prenant leurs racines dans le 7e art. Le...
18 août 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 11 août 2025 : contours flous
© Katarina Marković
Les images de la semaine du 11 août 2025 : contours flous
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye font la part belle au flou. Le manipulant de diverses manières, les...
17 août 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Sarah Moon, expérimentations et ville engloutie : dans la photothèque de Sophie Alyz
Un ou une artiste que tu admires par-dessus tout ? © Sophie Alyz
Sarah Moon, expérimentations et ville engloutie : dans la photothèque de Sophie Alyz
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les artistes des pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les...
13 août 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Marcin Kruk :(Des)armées
No Tears Left to Cry © Marcin Kruk
Marcin Kruk :(Des)armées
Marcin Kruk documente, à l'aide de son flash, les territoires marqués par l'absence ainsi que la vie dans les ruines des villes...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Ana Corderot
Ne manquez pas les appels à candidatures et concours du moment
© Flore Prebay
Ne manquez pas les appels à candidatures et concours du moment
L'été et la rentrée scolaire sont marqués par quelques appels à candidatures et concours photographiques singuliers. Ils encouragent la...
20 août 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #520 : à fleur de peau
© Neoklis Delegos / Instagram
La sélection Instagram #520 : à fleur de peau
Il est un sens dont on ne peut se passer : le toucher. La peau, point de contact entre soi et l’autre, devient un intermédiaire. Les...
19 août 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les coups de cœur #555 : Théo Soler et et Stavri Georgiou
Crise d'angoisse © Théo Soler
Les coups de cœur #555 : Théo Soler et et Stavri Georgiou
Théo Soler et Stavri Georgiou, nos coups de cœur de la semaine, composent des récits visuels prenant leurs racines dans le 7e art. Le...
18 août 2025   •  
Écrit par Marie Baranger