
Jusqu’au 18 décembre 2025, la Galerie Carole Lambert devient l’écueil des 40 tirages d’exception du photographe mexicain Manuel Álvarez Bravo. Pour la plupart jamais montrés, ces tirages vintages invitent à la contemplation et à un voyage vers le Mexique du siècle dernier.
Dans la lumière douce du petit matin qui traverse la verrière de la Galerie Carole Lambert, le portrait miniature d’un homme retient l’attention. Pièce très rare, il s’agit d’une photo de Manuel Álvarez Bravo posant lui-même avec sa chambre photographique. Cet autoportrait est l’image d’ouverture d’une exposition inédite qui lui est consacrée jusqu’au 18 décembre 2025, dans cet écrin ensoleillé du 3e arrondissement de Paris. « Dans cette exposition, nous présentons des tirages encore jamais montrés au public de Manuel Álvarez Bravo, le maître de la photographie moderne mexicain, précise le commissaire, Johann Mergenthaler. Lui qui a traversé le 20e siècle – il est né en 1902 et décédé en 2002 –, il invite, à travers ses photographies, à contempler la vie de manière différente, poétique et s’attache à dresser le tableau authentique d’un Mexique sans clichés. » Chaque tirage a par ailleurs été réalisé par Manuel Álvarez Bravo en personne, rendant chaque image d’autant plus exceptionnelle.


Des animaux et des cacahuètes
« Ce qu’on présente, c’est un peu ce qui était dans son jardin secret », poursuit Carole Lambert, la galeriste. En toute intimité, et grâce à une scénographie sobre, les images parlent d’elles-mêmes. Tantôt elles interrogent, tantôt elles transportent dans un univers poétique d’une modernité saisissante. Manuel Álvarez Bravo capture la lumière délicate ou les faisceaux éblouissants qui traversent les rues, l’anatomie étonnante d’une cacahuète, les visages et les enfants. Mais s’il y a bien un sujet récurrent sur ces tirages jamais vus, c’est la présence d’animaux vivants, morts ou sous la forme d’objets décoratifs. Figurine de cheval sur le capot d’une voiture, cochons sur le marché, chiens errants, statue d’un chien par-delà la fenêtre ou mouflons sont les protagonistes de cette exposition qui invite à la contemplation d’un ordinaire intemporel. De l’objectif à la chambre noire, Manuel Álvarez Bravo réussit à nous toucher. Il nous invite dans son univers à la fois ancré dans la réalité de son temps et teinté d’un lyrisme universel.
