Jon Swinstead

24 décembre 2015   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Jon Swinstead
Depuis la fin des années 1990, le collectif anglais Photographic Youth Music Culture Archive (PYMCA) célèbre la beauté et la diversité des sous-cultures. Son fondateur Jon Swinstead revient sur sa relation fusionnelle avec ces arts de l’ombre.

Fisheye : Concrètement, comment est né le concept de Photographic Youth Music Culture Archive ?

Jon Swinstead : J’ai grandi dans un village assez paisible, en me demandant constamment ce qui pouvait bien se passer dans le reste du monde. Lorsque je suis arrivé à Londres à la fin des années 1980, j’ai été surpris par la diversité des cultures. Il y avait des artistes comme Mark Wigan, des lieux comme le Brain Club ou des fanzines comme Sleazenation. Ça m’a incité à m’intéresser aux cultures souterraines et à aller à la rencontre des photographes qui les documentaient. Tous ces artistes évoluaient dans l’ombre, personne ne semblait intéressé par ces cultures dites « jeunes ». Photographic Youth Music Culture Archive (PYMCA) est donc une association à but non lucratif née en 1998 afin de préserver, célébrer et partager leur travail.

Comment procédez-vous pour collecter et archiver toutes ces photographies ?

Ça fait dix-sept ans qu’on existe, les photographes viennent donc vers nous maintenant. Via notre site Youth Club Archive, on bénéficie à présent d’un département dont le seul but est de chercher, trouver et préserver la culture des jeunes. Par exemple, on travaille actuellement avec sept photographes et divers collectionneurs qui auraient plus de 250 000 images en stock. On s’attend à une quantité de photos à collecter dans les prochaines années. De toute façon, presque tout le monde a des images liées à diverses sous-cultures. C’est un travail sans fin.

pymca_00001608MODS AND SKINHEADS - 1969Hippies at Hyde Park 'Love In', London, Britain - 1967EXPRESS YOURSELF 15

Au sein de vos collections, on sent de fortes connexions avec les questions sociales et les minorités. Pourquoi ?

Selon nous, le contexte est essentiel à la compréhension des sous-cultures et à la nature des personnes qui y participaient. C’est un travail historique, en quelque sorte. Je veux que nos archives puissent éduquer les générations futures, qu’elles se réfèrent à nos photos pour comprendre le passé.

Depuis vos débuts, vous avez mis sur pied de nombreuses expositions. Comment faites-vous pour raconter une histoire à travers les images ?

Je pense que l’approche est différente à chaque fois, qu’il faut prendre en compte le lieu où l’on se trouve et la personnalité des gens susceptibles de venir. Il y a tellement de points de vue à partir desquels il est possible de raconter une histoire et de mettre en avant différentes expériences personnelles. L’intérêt est surtout de créer une immersion, de faire fantasmer aujourd’hui. D’où le livre Out of Order de notre contributrice Molly MacIndoe, que nous venons de publier.

[…]

PYMCA n’aurait pas été possible sans la démocratisation du Web. Tu penses qu’Internet a eu un impact sur la culture des jeunes ?

En regardant ce qui s’est passé ces vingt dernières années, ça ne fait aucun doute. La génération actuelle, selon moi, est à la fois numérique et physique. Elle a de réels problèmes sociaux, mais elle a cette faculté à diffuser très rapidement une sous-culture à travers le monde. Internet a complètement changé la façon dont les jeunes se rencontrent et collaborent. Ce qui rend les sous-cultures actuelles totalement différentes de ce celles nées à l’époque des punks ou des raves…

… L’intégralité de cet article est à retrouver dans Fisheye #15, en kiosque actuellement.

Explorez
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
© Luke Evans
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
À travers son numéro #72, Fisheye donne à voir des photographes qui considèrent leur médium de prédilection comme un outil de...
À l'instant   •  
Écrit par Apolline Coëffet
À la découverte du regard enfoui de Nicole Lala
© Nicole Lala
À la découverte du regard enfoui de Nicole Lala
Restée dans l’ombre toute sa vie, Nicole Lala fut pourtant une photographe majeure du quotidien, du sensible, de l’invisible. Du 16...
30 juin 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
PHotoESPAÑA 2025 : Après tout, que nous disent encore les images ?
© Joel Meyerowitz
PHotoESPAÑA 2025 : Après tout, que nous disent encore les images ?
Chaque été, PHotoESPAÑA transforme Madrid en capitale de la photographie. Pour sa 28e édition, le festival déploie plus d’une centaine...
28 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Mois des fiertés : l'identité queer dans l'œil des photographes de Fisheye
© Paul Mesnager
Mois des fiertés : l’identité queer dans l’œil des photographes de Fisheye
Enjeux sociétaux, crise environnementale, représentation du genre… Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le...
27 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
© Luke Evans
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
À travers son numéro #72, Fisheye donne à voir des photographes qui considèrent leur médium de prédilection comme un outil de...
À l'instant   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans à la Bpi, janvier 2025 © Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Le Centre Pompidou lui donne carte blanche jusqu’au 22 septembre 2025, dernier accrochage avant la fermeture du bâtiment pour cinq ans de...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Two Dinners, 2024 © Nyo Jinyong Lian
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Du 7 juillet au 5 octobre 2025, la Fisheye Gallery ouvre son espace arlésien à quatre artistes émergentes : Eloïse Labarbe-Lafon, Anna...
02 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
© Marco Dos Santos
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
Mais peut-il seulement tenir en place ? Depuis plus de vingt ans, Marco Dos Santos trace une trajectoire indocile à travers les scènes...
02 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III