Les coups de cœur #229

11 mars 2019   •  
Écrit par Anaïs Viand
Les coups de cœur #229

Guillaume Tomasi partage sa perception du monde, et Agathe Lippa évoque sa fascination pour les fenêtres. Voici nos deux coups de cœur de la semaine.

Agathe Lippa

« Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. […] Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie. »

 Dans ses Petits Poèmes en prose, Charles Baudelaire évoquait sa fascination pour les fenêtres. Une fascination que partage Agathe Lippa. « Comme tous les rêveurs, je suis séduite par l’ailleurs et je suis éprise de liberté. Au fil du temps, j’ai trouvé un intérêt photographique évident. La fenêtre, comme la vitre au sens plus général, permet de superposer, de confronter des plans et de poser la question du regard », confie la photographe installée à Paris. La fenêtre est pour elle le plus intéressant des cadres. « Elle fait le lien entre l’intime et le public, entre soi et le monde. C’est par elle qu’entre la lumière et que s’évade le regard », ajoute-t-elle. Destination de fantasmes, terre des possibles, emblème de l’American dream, New York est le lieu où elle a choisi de photographier cet objet fascinant.

© Agathe Lippa

© Agathe Lippa© Agathe Lippa

© Agathe Lippa

© Agathe Lippa

Guillaume Tomasi

En 2016, le photographe franco-canadien Guillaume Tomasi a quitté le monde de l’informatique pour se consacrer à la photographie. « J’ai repris mes études à 32 ans. Et c’est durant mon bachelor en arts appliqués, à l’université Concordia, à Montréal, que j’ai découvert la photographie argentique. J’ai été séduit par le processus lent qui laisse la part belle aux surprises et aux imperfections, explique l’artiste. Chaque journée est un prétexte pour faire des photos, et je partage sur mon Tumblr les résultats de mes vagabondages. Je n’ai compris que très récemment que la majorité de mes projets portent sur la mémoire. » Avec sa série Chrysalises, il entame une réflexion sur notre perception du monde. « Ce travail est né grâce à mon premier enfant. À l’âge de 2 ans, il a eu une grosse fièvre. “Où sont passés les papillons ?”, a-t-il demandé durant son sommeil. J’ai extrapolé. Comment allait-il réagir quand il prendrait conscience que le monde est différent de l’image que je lui transmets ? »

© Guillaume Tomasi

© Guillaume Tomasi© Guillaume Tomasi

© Guillaume Tomasi

© Guillaume Tomasi

Image d’ouverture © Agathe Lippa

Explorez
Zooms 2025 : pourquoi Fisheye soutient Lola Cacciarella au Salon de la photo
Bleu Comme Une Orange © Lola Cacciarella
Zooms 2025 : pourquoi Fisheye soutient Lola Cacciarella au Salon de la photo
Depuis quatorze ans, les Zooms du Salon de la photo mettent en lumière la création photographique. Cette année, Fisheye soutient le...
23 juillet 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Les coups de cœur #551 : David Zheng et Minä Lescot
© David Zheng
Les coups de cœur #551 : David Zheng et Minä Lescot
David Zheng et Minä Lescot, nos coups de cœur de la semaine, se distinguent dans leur approche photographique. Le premier compose des...
21 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Vacances d'été : 17 séries photographiques qui vous feront voyager
© Joe Howard
Vacances d’été : 17 séries photographiques qui vous feront voyager
Alors que le mois de juillet est déjà bien entamé, un air de vacances souffle sur la France. Que vous ayez la chance de vous échapper du...
16 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 7 juillet 2025 : sous le soleil arlésien
The Last Cosmology © Kikuji Kawada
Les images de la semaine du 7 juillet 2025 : sous le soleil arlésien
C’est l’heure du récap ! À l’occasion des Rencontres d’Arles, nous avons sélectionné une série d’expositions, aux sujets et...
13 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
L'esthétique des luttes en photographie
L'arrestation du féroce chef mafieux Leoluca Bagarella, Parlerme, 1979. © Letizia Battaglia
L’esthétique des luttes en photographie
La photographie est un acte délibéré. Sa fabrication n’est qu’une suite de choix, d’exclusion et d’inclusion, de cadrage, de point de...
24 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Photographier les récits occultes avec Joan Alvado : Os batismos da meia-noite (1/3)
Os batismos da meia-noite © Joan Alvado
Photographier les récits occultes avec Joan Alvado : Os batismos da meia-noite (1/3)
Le photographe espagnol Joan Alvado compose des essais photographiques où l’étrange, le mythe et la légende s’entremêlent. S’inspirant...
23 juillet 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Zooms 2025 : pourquoi Fisheye soutient Lola Cacciarella au Salon de la photo
Bleu Comme Une Orange © Lola Cacciarella
Zooms 2025 : pourquoi Fisheye soutient Lola Cacciarella au Salon de la photo
Depuis quatorze ans, les Zooms du Salon de la photo mettent en lumière la création photographique. Cette année, Fisheye soutient le...
23 juillet 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Les commencements de Claudia Andujar : le regard comme lien
© Claudia Andujar. De la série A Sõnia, São Paulo, SP, vers 1971. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Instituto Moreira Salles
Les commencements de Claudia Andujar : le regard comme lien
Présentée à la Maison des Peintres dans le cadre des Rencontres d’Arles jusqu’au 5 octobre 2025, À la place des autres revient sur...
23 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III