Le 22 mai 2019, le jury du Prix Niépce Gens d’images a annoncé son nouveau lauréat : Raphaël Dallaporta. Lumière sur un artiste, dont les créations rigoureuses jouent avec les frontières du 8e art.
Fondé en 1955 par Albert Plécy, photographe, peintre, journaliste et cinéaste, le Prix Niépce Gens d’images est le premier prix de photographie professionnelle créé en France. Ses objectifs ? Aider les auteurs à sortir de l’anonymat, et leur offrir une plus grande visibilité, au travers de la presse et de l’édition. Chaque année, ce concours prestigieux distingue un photographe confirmé, âgé de moins de 50 ans, français, ou résidant en France depuis plus de trois ans. Le lauréat remporte une dotation de 10 000 euros, grâce au mécénat de Picto Foundation. Cette année, la récompense inclut également la création d’un livre, édité par The Eyes Publishing, à 300 exemplaires. Enfin l’ADAGP offre 6 000 euros au photographe gagnant.
Parmi les seize finalistes – comprenant notamment Ulrich Lebeuf, Véronique de Viguerie, Vincent Fournier ou encore Mathieu Farcy – c’est Raphaël Dallaporta, parrainé par Gabriel Bauret, commissaire d’exposition, qui a séduit le jury de cette édition 2019.
Repousser les frontières de l’art
« Je m’attache, depuis 2004, à rendre sensibles des phénomènes, objets ou territoires, respectivement cachés, tabous ou inaccessibles
, explique le photographe. J’aime réaliser des connexions insolites entre histoire, science, art et technologie. » Raphaël Dallaporta, né en 1980, perçoit la photographie comme une pratique devant s’effacer au bénéfice d’un langage. Habitué à travailler en équipe et à repousser les frontières de l’art, l’auteur aime interroger les phénomènes de société grâce à la puissance de ses œuvres. « Je développe une réflexion sur les rapports complexes que le réel entretient avec sa représentation », précise-t-il.
Durant ses projets au long cours, le photographe a travaillé en collaboration avec des démineurs, des juristes, des médecins ou encore des archéologues. Si la précision scientifique fait partie de ses habitudes, il aime détacher ses installations d’une simple vocation « documentaire », pour construire une vision symbolique. Une œuvre pointilleuse, mêlant poésie et savoir.
© à d., Raphaël Dallaporta, par Jérôme Sother
© Raphaël Dallaporta