C’est lors de sa deuxième année d’études en design, sous les bons conseils de l’un de ses professeurs, qu’Andoni Beristain s’est essayé au 8e art. « Ses encouragements sont l’un de mes meilleurs souvenirs. Maintenant que j’enseigne à mon tour dans la même université, je fais de mon mieux pour transmettre cet enthousiasme à mes étudiants », explique-t-il avec émotion. Originaire de San Sebastian, le photographe espagnol puise son inspiration de ces détails qui, d’un regard, se détachent du quotidien. Une chaise en plastique, une toile jetée çà et là, des ballons ou des briques éparses… Dans son esprit, les éléments s’assemblent pêle-mêle dans des compositions minimalistes qui déclinent les jaunes. Nuances solaires, ils renvoient pourtant traditionnellement à la malchance, et témoignent, en creux, d’une existence bien moins radieuse. « Tout au long de ma vie, j’ai dû faire face à de nombreuses situations difficiles. Cancer, obésité, décès, pertes très importantes… Cela dit, j’aime raconter des histoires avec une tournure positive. Ce peut être ce qui me passe par la tête, ce que je vis, ce qui arrive autour de moi… Mon intention n’est pas de me concentrer sur le drame, mais plutôt de représenter quelque chose de stimulant, de faire réfléchir les gens », nous confie-t-il. À bien des égards, la photographie s’est alors imposée comme une thérapie qui lui permet aujourd’hui de conjurer l’absence et les maux. « Sans couleur, il n’y a pas de vie, à tous les niveaux », conclut l’artiste.
© Andoni Beristain