Diamant, 2022 © Cédrine Scheidig
Récits personnels de la jeunesse diasporique
Au centre des récits composés par Cédrine Scheidig réside la question de l’hybridité culturelle d’une jeunesse diasporique en quête de repères. En s’affranchissant des codes conventionnels de la photographie documentaire, l’autrice exprime sa propre vision de la jeunesse des îles et véhicule une certaine subjectivité autour de la représentation de sa quête d’identité. Ce qu’elle souhaite ? Transmettre la sensation d’un lieu et d’une histoire plutôt qu’une réalité neutre. C’est à travers ces récits personnels qu’elle parvient à tirer le portrait de ces jeunes, réalisant des clichés au sein desquels la lumière est omniprésente, frontale, poétique, mais sans fioritures.
Une simplicité narrative faisant émerger les sujets politiques qui animent les deux séries : l’identité de cette jeunesse, le passé colonial, la masculinité contemporaine, ou encore la migration et l’hybridation. L’exposition, intitulée de la mer à la terre, incarne la pérégrination du lieu d’origine au lieu de vie – une interprétation littérale du voyage des îles vers le continent. Un titre qui évoque plus largement le voyage et ses possibilités de métissage et de rencontre. Comme l’affirme la photographe, son corpus est constitué de « plusieurs espaces, plusieurs cultures, différents rapports à la Terre et à l’Histoire. » Au lendemain du Prix Dior, Cédrine Scheidig revenait en ces termes sur sa démarche artistique : « mon travail photographique est une élaboration poétique autour de corps et d’expériences qui sont assez peu représentés ou qui sont représentés d’une façon très spécifique par les médias et par les discours dominants. Qui sont finalement assez peu explorés d’une manière créative et sensible. »
© à g. Palmier, 2021 © Cédrine Scheidig, à d. Robi, 2020 © Cédrine Scheidig
© à g. Femme-mangrove, 2021 © Cédrine Scheidig, à d. Gold, 2022 © Cédrine Scheidig
Image d’ouverture : Diamant, 2022 © Cédrine Scheidig