Les pépites du confinement (1/2)

25 décembre 2020   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les pépites du confinement (1/2)

Que faire, lorsque la liberté de circuler nous est enlevée ? Comment rendre compte, à travers la photographie, de notre environnement, de notre réalité ? Inspirés par le monde extérieur, la notion d’intimité, ou encore les expérimentations plastiques, les photographes ont rivalisé de créativité pour nous permettre, malgré la quarantaine, de nous évader d’un quotidien oppressant. Retour sur les travaux qui nous ont émus, questionnés, ou fait rire durant les confinements.

Aliocha Boi

En découvrant un Paris désert pendant le confinement, Aliocha Boi compose sa Quiet Symphony« Ville d’ordinaire chaotique et mouvementée, elle s’était métamorphosée : un morceau plus calme et apaisé se jouait sous mes yeux », raconte-t-il. Inspiré par la notion d’entre-deux, l’interaction entre l’homme et son environnement, le photographe y a documenté l’abandon.

© Aliocha Boi© Aliocha Boi

© Aliocha Boi

Léo Derivot

Jeune photographe devenu Marseillais quelques jours avant le confinement, Léo Derivot ne cesse de capturerde montrer ce qui l’interpelle dans la société contemporaine et de questionner notre rôle individuel et collectif. « Le confinement m’a offert le temps de penser l’importance de l’écriture militante, artistique, poétique à adopter pour présenter mon travail », confie-t-il.

© Léo Derivot

© Léo Derivot

Arié Botbol

« J’ai été surpris d’observer à quel point les gens confinés avaient besoin de se défouler, de faire parler leur corps enfermé, et ce, sans distinction d’âge, de sexe ou de classe sociale »

, confie Arié Botbol. Le photographe a donc choisi de photographier les « déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l’activité physique individuelles des personnes ». Un portrait insolite de la quarantaine.

© Arié Botbol

© Arié Botbol

François-Xavier Marciat

François-Xavier Marciat

, photographe belge de 38 ans, livre dans Lockdown sa vision du confinement et de l’après. Un travail graphique et minimaliste commencé à la veille de la quarantaine, raisonnant étrangement avec l’actualité de l’année 2020.

© François-Xavier Marciat

© François-Xavier Marciat

Rafael Heygster & Helena Manhartsberger

En jouant avec notre perception du réel, dans Corona Rhapsody, les photographes Rafael Heygster et Helena Manhartsberger donnent à voir l’absurdité et le chaos engendrés par le confinement, tout en invitant le regardeur à questionner sa propre vision de la pandémie.

© Rafael Heygster & Helena Manhartberger© Rafael Heygster & Helena Manhartberger

© Rafael Heygster & Helena Manhartsberger

Hugo Ribes

Toucher une poignée de porte, faire ses courses au supermarché, éternuer… Durant l’épidémie de Covid-19, le moindre geste est devenu un risque potentiel. Dans Mes ennemis invisibles, le photographe Hugo Ribes dresse une chronologie de ses interactions sociales et propose une analyse de ses nouveaux dangers.

© Hugo Ribes

© Hugo Ribes

Roxy Hervé

Naturellement nommée Covid19, la série de Roxy Hervé illustre l’isolement. Seule durant le confinement, la photographe s’est initiée à l’autoportrait et a interrogé la présence physique. Le résultat – en noir et blanc – reflète une « forme humaine abstraite semblant être coincée dans un espace hors du temps ».

© Roxy Hervé

© Roxy Hervé

Anett Pósalaki

« Depuis le début du confinement, je m’intéresse davantage à l’intime. Notre espace restreint est rempli de détails qui, lorsqu’on y fait attention, nous ouvrent les portes d’un nouveau monde »

, raconte Anett Pósalaki. Dans ses œuvres, le réel et l’abstrait se croisent , et composent un récit poétique expérimental.

© Anett Pósalaki© Anett Pósalaki

© Anett Pósalaki

Karine Péron Le Ouay

Corps plongé dans la pénombre, accessoires et vêtements colorés sublimés par un rayon lumineux… Les créations de Karine Péron Le Ouay évoquent les clairs-obscurs théâtraux du Caravage. C’est dans l’intimité de son appartement, en plein confinement, que la photographe a réalisé cette série ludique et graphique.

© Karine Peron Le Ouay

© Karine Péron Le Ouay

Xiaoyue Pu

C’est dans le Wisconsin, en plein confinement, que Xiaoyue Pu débute Floating« Je sortais faire du vélo tous les jours, le long des lacs de Madison. Au fil de ces balades, j’ai commencé à remarquer les dos des gens. En ne sachant rien d’eux, de leur histoire, de leur personnalité, il me semblait découvrir des détails précieux, une certaine honnêteté en observant leur corps tournés », raconte-t-elle.

© Xiaoyue Pu© Xiaoyue Pu

© Xiaoyue Pu

Patrick Sagnes

« Le premier jour, j’ai installé la chambre photographique au milieu de la cour, sans rien dire. Curieux et impressionnés mes voisins se sont succédés pour analyser de plus près cet objet insolite », raconte Patrick Sagnes. En les prenant pour modèles, le photographe rêve avec eux de destinations regrettées.

© Patrick Sagnes

© Patrick Sagnes

Alexandra Serrano

Proche de la nature, Alexandra Serrano a constitué, durant le confinement, un herbier délicat. En mêlant procédés anciens, coupures de journaux et végétation, elle insuffle un souffle poétique à notre quotidien. « Cueillir, c’est scruter le paysage avec attention, c’est une pratique qui rend plus sensible au vivant », déclare-t-elle.

© Alexandra Serrano© Alexandra Serrano

© Alexandra Serrano

Image d’ouverture : © Karine Peron Le Ouay

Explorez
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans à la Bpi, janvier 2025 © Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Le Centre Pompidou lui donne carte blanche jusqu’au 22 septembre 2025, dernier accrochage avant la fermeture du bâtiment pour cinq ans de...
03 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
© Marco Dos Santos
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
Mais peut-il seulement tenir en place ? Depuis plus de vingt ans, Marco Dos Santos trace une trajectoire indocile à travers les scènes...
02 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III
Pentax x Nation Photo x Fisheye : trois visions du surréalisme à Arles
© Melina Barberi
Pentax x Nation Photo x Fisheye : trois visions du surréalisme à Arles
À l’occasion des Rencontres d’Arles 2025, Fisheye Magazine, en collaboration avec Pentax et Nation Photo, a lancé un concours de...
01 juillet 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
La sélection Instagram #513 : les yeux dans les yeux
© Miriana Corabi / Instagram
La sélection Instagram #513 : les yeux dans les yeux
À travers des autoportraits, des photographies de leurs proches et d'inconnu·es, les artistes de notre sélection Instagram de la...
01 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Arles 2025 : à la Galerie Triangle, la jeunesse a le dernier mot
© Nicolas Serve
Arles 2025 : à la Galerie Triangle, la jeunesse a le dernier mot
À l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles 2025, la Galerie Triangle revient avec GÉNÉRATION, un événement dense et...
05 juillet 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
L'été photographique de Lectoure : rassembler par l'image
Parce que. Ici., 2021-2025 © Anne Desplantez & les enfants du Sarthé
L’été photographique de Lectoure : rassembler par l’image
« Ensemble », l’édition 2025 de L’été photographique de Lectoure, met à l'honneur le collectif. Du 12 juillet au 21 septembre 2025, la...
04 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nous autres, une ode à l'amitié et à la mémoire queer
Autoportrait avec JEB, E. 9th Street, New York, 1970 © Donna Gottschalk, Courtesy de l’artiste et de Marcelle Alix
Nous autres, une ode à l’amitié et à la mémoire queer
Avec Nous Autres, Donna Gottschalk et Hélène Giannecchini avec Carla Williams, présentée jusqu’au 16 novembre 2025, le Bal signe une...
04 juillet 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
© Luke Evans
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
À travers son numéro #72, Fisheye donne à voir des photographes qui considèrent leur médium de prédilection comme un outil de...
03 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet