Collaborateur de Libération, Elle, Télérama, Madame Figaro, IO Donna, Financial Times et Fisheye, entre autres, Jérôme Bonnet est connu pour ses portraits de personnalités. L’exposition que lui consacre la Fisheye Gallery explore les différentes facettes du photographe avec une sélection de portraits, de photos de reportage, de paysages et de clichés personnels pour la plupart inédits. Une manière singulière de lui tirer le portrait.
« Une grande partie de mon travail est constituée de portraits pour les magazines, ce sont des images dans lesquelles je m’investis toujours beaucoup. Mais je le suis tout autant quand je fais des photos de voyage, de paysage ou de mes enfants en vacances »,
nous explique Jérôme Bonnet, photographe bien connu des lecteurs de Fisheye puisqu’il signe la plupart des images de la rubrique Portrait. Sa concentration, sa rapidité et sa manière de diriger son modèle avec autorité impressionnent quiconque assiste à ses prises de vue, comme nous avons pu le vérifier. Une intensité contrastant avec la douceur de ce jeune homme de 45 ans ayant gardé l’air d’un ado grandi trop vite, et à qui on donnerait facilement dix ans de moins.
La part belle aux portraits
Corse, Shanghai, États-Unis, portraits de stars et d’inconnus, c’est une vraie « constellation d’images » que nous propose Jérôme Bonnet, accompagné par Jessica Lamacque, directrice de la galerie qui signe le commissariat de l’exposition. « Cette idée d’associer mes différents travaux, en faisant la part belle aux portraits, m’a plu, précise Jérôme. Il fallait trouver un équilibre entre les portraits et le reste, pour que les images ne se tuent pas entre elles. » Bien qu’ayant déjà exposé ses photos dans le cadre d’événements liés au cinéma, dans des expositions collectives ou dans des festivals – dont la première édition de Portrait(s), à Vichy en 2013 –, c’est sa première exposition personnelle en galerie qui est proposée aujourd’hui. Une épreuve importante pour le photographe plus habitué aux publications dans la presse qu’aux cimaises.
“Le mur, c’est vraiment une épreuve pour une photo”
« Quand tu regardes les portraits d’une photographe comme Annie Leibovitzdans la presse, il y a des photos très “rentre-dedans”, des images qui te sautent à la gueule, qui t’amènent à lire ton article, et après tu poses ton journal. Mais ça ne veut pas dire que ces photos-là – pas toutes, mais certaines – vont tenir au mur. Le mur, c’est vraiment une épreuve pour une photo »,
lâche Jérôme Bonnet, un peu anxieux en préparant sa sélection d’images. « J’ai déjà vendu des tirages, notamment à la MEP ou à des collectionneurs, mais sans stratégie particulière. Là, c’est ma première exposition en galerie, et ça m’intéresse de voir ce que ça va donner en vrai. Selon les résultats, ça peut m’encourager à m’investir dans d’autres projets. Cette expo marque pour moi un tournant important », nous confie Jérôme.
Images par © Jérôme Bonnet / Modds
Jérôme Bonnet
Du 14 septembre au 28 octobre 2017.
Du mardi au samedi, de 14 h 30 à 19 h 30.