Lauréat du Prix Nouvelles écritures, porté par le Festival La Gacilly et Fisheye, Brieuc Weulersse s’intéresse à la collapsologie – un courant de pensée étudiant les risques d’un effondrement de la civilisation industrielle – et tourne son objectif vers la science. Cet article est à retrouver dans Fisheye #47, et cet été, à Arles, à la Fisheye Gallery.
« C’était en 2019. Les musiciens Simo Cell et Lastrack discutaient d’effondrement sur les ondes de LYL Radio, durant l’émission
Cardioïde », lance Brieuc Weulersse. Si les questions écologiques lui étaient familières, il ne connaissait pas la collapsologie. « Je découvrais que, malgré le constat écologique pessimiste, la collapsologie proposait des réponses politiques et philosophiques intéressantes. Ce qui semblait être une énième théorie de fin du monde était en fait l’hypothèse de la fin d’un monde, celui de la civilisation thermo-industrielle. En m’interrogeant sur les possibilités photographiques du sujet, j’ai délibérément évité l’axe survivaliste et solitaire, tendance Mad Max. » L’artiste français installé en Belgique a préféré se tourner vers des institutions scientifiques. Où en est la recherche à l’heure des théories de l’effondrement? Comment réagit-elle face aux formules alarmistes ? Quelles sont les réponses apportées par les chercheurs ?
À l’origine du projet Researth, un ouvrage de référence : Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, signé par Pablo Servigne et Raphaël Stevens. Tous deux s’interrogent quant à une possible fin de la civilisation industrielle constituée depuis plus de deux siècles. L’utopie aurait changé de camp: est utopiste celui ou celle qui croit que tout peut continuer comme avant. Et c’est une autre de leur interrogation que partage Brieuc Weulersse : quelles solutions pour participer à la transition vers un monde postindustriel? « J’ai choisi ce sujet pour me rassurer, j’imagine. La science colporte l’idée selon laquelle le savoir est rassurant et rationnel. Un sentiment opposé au complotisme souvent associé aux théories de l’effondrement. Je reste toutefois persuadé qu’il n’est pas souhaitable d’accorder une confiance aveugle à la science. La vraie transition émergera de choix politiques forts, et de la mise en place d’une sobriété énergétique et matérielle », explique l’artiste, qui collabore avec des universités comme Researth sera exposé cet été au festival La Gacilly et à la Fisheye Gallery, à Arles avec des centres de recherches.
Cet article est à retrouver dans Fisheye #47, disponible ici.
Fisheye Gallery
Jusqu’au 27 septembre
Vernissage jeudi 8 juillet
19 Rue Jouvène, 13200 Arles
© Brieuc Weulersse