Avec Aircraft: The New Anatomy, Maxime Guyon dresse un portrait élégant du secteur aéronautique et de sa mécanique. Une œuvre esthétique interrogeant, en contrepoint, notre relation à la technologie. Cet article à est à retrouver dans notre Fisheye #49.
« J’aime étudier les évolutions technologiques comme on étudierait des espèces naturelles : je les observe et les répertorie lorsque cela est possible »
, annonce Maxime Guyon, photographe diplômé de l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) en 2015, et aujourd’hui installé à Paris. Si l’artiste n’est pas un passionné d’aviation, il a su photographier avec une attention minutieuse le secteur aéronautique. Ou plutôt remettre en question cette industrie en même temps que les conventions associées au médium photographique. Sa première rencontre avec ce milieu ? C’était en Seine-et-Marne, à Villaroche, au sein de l’usine des moteurs Safran, leader mondial dans son domaine. « J’ai tout de suite réalisé l’importance du secret industriel. » Durant sa visite, il découvre des trains d’atterrissage, des réacteurs et même des turboréacteurs. Autant d’éléments photogéniques pour cet auteur fasciné par la précision.
« Bien souvent, un détail charrie plus d’informations qu’un plan large », complète-t-il. Récemment exposée à Bologne, éditée en un livre, sa série Aircraft: The New Anatomy propose un essai photographique sur une double thématique : l’évolution de l’industrie aéronautique et la course à la performance technologique. Le tout en appliquant le principe de Form Follows Function (« La forme suit la fonction »), développé en 1896 par Louis Henry Sullivan, architecte américain considéré comme le père des gratte-ciel et du modernisme. Selon ce dernier, la fonctionnalité doit être un paramètre primordial dans l’élaboration des formes architecturales ou industrielles. Mais cette évolution frénétique et fulgurante du progrès technologique doit-elle nous inquiéter ? « Je ne suis pas sûr qu’il puisse se contrôler, car ces inventions se font en symbiose avec notre espèce, conclut l’artiste. Ce qui est certain ? Nos dépendances à ces technologies ne font qu’augmenter. »
Cet article est à retrouver dans Fisheye #49, disponible ici.
© Maxime Guyon