Les coups de cœur #409

03 octobre 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #409

Sensibles au monde qui les entoure, Isis Ascobereta et Greta Pischedda, nos coups de cœur #409, tentent de le sublimer. L’une en révèle sa beauté naturelle, et l’autre, sa complexité humaine.

Isis Ascobereta

Des mots, Isis Ascobereta s’est ensuite tournée vers l’image pour explorer son environnement. Titulaire d’un doctorat en littérature comparée, l’artiste d’origine espagnole et mexicaine perçoit le médium photographique comme un outil rendant possible le développement d’une histoire visuelle s’éloignant du contexte premier. Comme la découverte d’un chemin moins direct, jouant avec la perception des objets et leur déconstruction.  Fidèle à cette théorie, l’autrice a composé The New World en mai 2020, au lendemain du confinement. « Reprendre la photographie dans la rue m’a permis de m’habituer à nouveau au monde extérieur dont j’avais été coupée pendant deux mois. Ma première réaction a été de capturer la nature qui m’entourait, puis, à partir de ce corpus d’images, d’entamer une réflexion sur nos rapports avec celle-ci », explique-t-elle. Dans le monde urbain, le végétal devient « taillé et planté selon nos désirs. Si sur les trottoirs et autres espaces bitumés, il réussit à se répandre en liberté, dans les espaces fermés il devient objet de décoration », poursuit Isis Ascobereta. Fascinée par ces îlots contrastant avec le goudron omniprésent, l’artiste entreprend alors de leur donner une prestance fantastique. Comme une virée onirique dans un univers gris et fané.

© Isis Ascobereta© Isis Ascobereta
© Isis Ascobereta© Isis Ascobereta
© Isis Ascobereta© Isis Ascobereta

© Isis Ascobereta

Greta Pischedda

« J’utilise la photographie non seulement comme un moyen d’expression, mais aussi comme un outil d’investigation. Je capture la réalité comme elle m’apparaît, et non comme elle est réellement. Pour y parvenir, je me fie à ma sensibilité, à mes goûts et mes émotions. Le médium me permet donc aussi de me questionner et d’évoluer constamment »,

déclare Greta Pischedda. L’autrice de 25 ans venue de Naples s’est initiée au 8e art lorsqu’elle était enfant, grâce aux boîtiers jetables de son grand-père. À vingt ans, elle se spécialise dans l’argentique et décide d’apprendre les différentes techniques d’impression. « Je réalise tout moi-même : la prise de vue, le développement et le tirage », précise-t-elle. En résultent des séries à l’intimité touchante, s’approchant au plus près de la complexité humaine. C’est le cas de Mike Debosh – The Death Boy, un projet monochrome aux contrastes puissants, inspiré par Michele, jeune musicien italien désireux de percer dans le milieu de la trap (une division du rap née dans le sud des États-Unis tenant son nom des lieux où se pratiquait le trafic de drogues, NDLR). « À travers ces portraits, j’essaie d’en savoir plus sur son monde intérieur, de m’éloigner des clichés du genre, et de la superficialité qu’on lui associe », conclut Geta Pischedda.

© Greta Pischedda

© Greta Pischedda
© Greta Pischedda© Greta Pischedda

© Greta Pischedda© Greta Pischedda

Image d’ouverture :  © Greta Pischedda

Explorez
Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement
Oxalis (détail), 2024 © Pooya Abassian
Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement
Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain ont annoncé hier, à la Guerlain Academy, le nom du troisième lauréat de leur prix Art &...
08 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La sélection Instagram #527 : l'être-nature
© Tetsuo Kashiwada / Instagram
La sélection Instagram #527 : l’être-nature
Trop souvent l’être humain s’est pensé extérieur au monde naturel. Capitalisme et mondialisation en sont en partie responsables. Si la...
07 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
InCadaqués 2025 : des images entre le vent et la mer
The Wave, Jamaica, 2013 © Txema Yeste, courtesy of Galería Alta
InCadaqués 2025 : des images entre le vent et la mer
Du 9 au 26 octobre 2026, le village côtier de Cadaqués, en Catalogne, devient le théâtre du monde de l’image. Quarante photographes, en...
03 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
© Juliette-Andréa Élie / Fondation Avril
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
Jusqu’au 12 octobre 2025, la 3e édition de la biennale Photoclimat prend ses quartiers à Paris. De la place de la Concorde à celle de...
27 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
15 séries qui célèbrent l'automne
15 séries qui célèbrent l’automne
Le soleil se fait de plus en plus discret, les feuilles commencent doucement à changer de couleur, quitter sa couette le matin se fait de...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Flore Prébay : De deuil et de papier
Iceberg, de la série Deuil blanc © Flore Prébay
Flore Prébay : De deuil et de papier
Du 16 octobre au 30 novembre 2025, la Fisheye Gallery présente Deuil blanc, de Flore Prébay, dans le cadre des Rencontres photographiques...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement
Oxalis (détail), 2024 © Pooya Abassian
Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement
Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain ont annoncé hier, à la Guerlain Academy, le nom du troisième lauréat de leur prix Art &...
08 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
13 expositions photographiques à découvrir en octobre 2025
Residency InCadaqués 2025 © Antoine De Winter
13 expositions photographiques à découvrir en octobre 2025
La rentrée scolaire est souvent synonyme de foisonnement d'expositions. Pour occuper les journées d'automne et faire face à la dépression...
08 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine