Baigné dans le 8e art depuis son enfance, c’est après un doctorat en sciences qu’Anargyros Drolapas s’est tourné vers une formation photographique. Un enseignement théorique qui s’est notamment concrétisé lors de la résidence Periplus sur l’île d’Ithaque en août 2020. Passionné par une exploration de l’universalité du mythe et de l’influence des souvenirs, le photographe grec a imaginé Leaving the light of the sun autour de l’Odyssée d’Homère. Allégorie de la condition humaine, le voyage héroïque d’Ulysse condense les notions qui obsèdent le photographe. « Je suis fasciné par l’oscillation sans fin de l’esprit. Ce qui commence comme un espoir se corrode finalement et se manifeste par la détresse. Et puis, l’oscillation continue, l’espoir réapparaît selon un schéma prévisible et aboutit par un sentiment de nihilisme », explique-t-il. Une fascination qui l’amène à s’intéresser à Hadès, dieu des enfers. Au livre 11 de l’Odyssée, Ulysse et ses hommes ne descendent jamais littéralement aux enfers. Ils restent à la surface de la Terre et sont visités par les morts. Tandis que le protagoniste cherche à rejoindre Hadès, les morts eux reviennent, nostalgiques de la vie. Un récit sombre, fondé dans la ville mythique grecque, où l’anxiété liée à la pandémie du Covid-19 se mêle à l’espoir d’un retour à la terre mère.
Leaving the light of the sun © Anargyros Drolapas