« J’aime imaginer des natures mortes qui semblent surréalistes, mais qui témoigne pourtant d’une certaine normalité », explique Kyle Jeffers. Installé à Toronto, le photographe canadien s’est initié au 8e art lors de sa dernière année de lycée. À l’époque, il immortalisait surtout ses sessions de skate entre amis et quelques bâtiments singuliers. Six ans plus tard, il travaille désormais pour de jeunes marques décalées qui complimentent son écriture. « J’adore partir à la recherche d’étranges gadgets dans des boutiques de seconde main. Beaucoup d’objets du quotidien ont des formes et des couleurs étonnantes, mais à force de les voir, on ne s’en rend même plus compte », remarque-t-il. Outils de jardinage, jouets de son enfance et fournitures de bureau sont ainsi détournés de leur utilisation première. « J’éclaire toujours mes sujets de telle sorte à ce qu’ils puissent ressortir le mieux possible. Mon travail ressemble presque à un collage, s’amuse-t-il. J’ai tendance à modifier les ciels, les proportions et j’ajoute parfois de nouvelles caractéristiques en postproduction. Ça me laisse la possibilité de raconter des histoires inattendues. » En quête d’une liberté créative qu’il ne peut réprimer, l’artiste puise son inspiration chez Bobby Doherty, David Geeting et Chris Maggio. Mais également dans les peintures d’Alex Colville : « Son travail me rappelle les Sims. J’adore ce concept », conclut-il.
© Kyle Jeffers