Jonah Rosenberg navigue entre photographie documentaire, photoreportage et publicité. Installé à Brooklyn, ce jeune artiste tente « d’entrer dans le monde avec une curiosité généreuse, mais aussi avec une bonne dose de scepticisme ». Entré dans le monde du 8e art à l’époque du lycée, par le biais de la plateforme Tumblr, Jonah Rosenberg répond désormais à des commandes pour de grands médias américains, comme le New Yorker ou le Wall Street Journal. Son appétence va avant toute chose à des ambiances et des états d’esprit décalé·es, découvert·es dans le cadre de ses missions ou de ses flâneries, qui le stimulent ou le déstabilisent – d’un groupe de patineur·ses au look disco, aux traces d’une expérience loufoque d’un show de téléréalité, en passant par des coureur·ses habillé·es comme des membres de gang d’un mauvais film des années 1980 ! Lucide, Jonah Rosenberg reconnaît les limites du médium, pour mieux les déjouer. « Il y a énormément de choses que les photos ne peuvent pas communiquer, mais elles sont taillées pour transmettre – faute d’un meilleur mot – des vibes. » Car peut-être qu’un cliché réussi ne naît pas d’une tentative de l’inscrire dans un registre défini, mais plutôt d’un jeu avec « l’absurdité et la futilité souvent associées à l’acte photographique », selon ses mots. Ce que propose l’œuvre énergique, haute en couleur et en surprise de l’auteur ? De révéler les rêves, banals ou excessifs, de chacun·e, transmettre la joie de découvrir la fantaisie dont sont capables les un·es et les autres et surtout, offrir à contempler une irrévérence contagieuse, face au status quo.
© Jonah Rosenberg