© Sergio Larrain
Le genre de question dont Arles a le secret ! Après un petit temps d’hésitation, on serait tenté de répondre “les deux, mon capitaine”. Les Rencontres sont l’occasion de découvrir le travail du Chilien Sergio Larrain et du Japonais Hiroshi Sugimoto. Ce dernier est présent cette semaine à Arles et a commenté sa projection d’images et de films sur grand écran au cœur des arènes, “en anglais avec un fort accent japonais“, plaisante le photographe. L’artiste impose une vision méditative de l’image, les formes et les couleurs se vivent comme un voyage intérieur. Pendant la projection, on a pu notamment visionner un film hallucinant où un million de bouddhas s’enchaînent et s’entremêlent pendant 5 minutes. Le résultat est bluffant et hypnotique. Il faut l’avouer, ses autres films poussent l’abstraction un peu trop loin pour nous émouvoir (un avis loin d’être partagé par toute l’assemblée des projections !).
Et le point commun avec Sergio Larrain nous saute aux yeux… le yoga! Les deux photographes sont des adeptes de la discipline. Mais le Chilien a poussé très loin sa quête initiatique et son attrait pour la méditation. Toujours pendant les projections, le photographe Patrick Zachmann a présenté un film retraçant sa rencontre dans un petit village chilien avec Larrain, qui s’est éteint en 2012. Celui-ci ne voulait pas qu’on filme son visage, mais il expliquait tel un gourou l’importance de la géométrie et de l’harmonie pour réussir un cliché. Et en observant son travail, c’est en effet son souci du cadrage et son sens des proportions qui sautent aux yeux. Patrick Zachmann raconte avec émotion comment Sergio Larrain a tenté de le convertir sans grand succès à l’esprit yogi. En revanche, la beauté de ses images ne demande aucune conversion et s’impose aux spectateurs avec simplicité. J.L.
Rétrospective Sergio Larrain, exposition présentée à l’Église Sainte-Anne, jusqu’au 1er septembre.
Hiroshi Sugimoto : Révolution, exposition présentée à l’Espace Van Gogh, jusqu’au 22 septembre.