À nos élans : une expo pour redéfinir nos rêves

02 novembre 2023   •  
Écrit par Costanza Spina
À nos élans : une expo pour redéfinir nos rêves
© Lola Gonzalez
© SMITH
© Perrine Poulain

© Nicolas Boulard

© Léa Habourdin

À nos élans est une exposition imaginée par la commissaire Léa Bismuth, qui réunit treize artistes aux pratiques différentes autour de la question de comment vivre différemment ensemble tout en redéfinissant nos rêves. Jusqu’au 4 février 2024 à La Banque de Béthune-Bruay.

L’aventure de l’exposition À nos élans commence en 2019, lorsque la commissaire Léa Bismuth réunit treize artistes autour de différentes pratiques : photographies, vidéos, installations, sérigraphie…Treize approches différentes pour raconter une espérance, une amitié, une envie de faire commun. L’idée était de réfléchir à de nouvelles manières de vivre ensemble et de concevoir le vivant. Les questions de géographie, écosophie, de pensée située, ont fait rapidement intrusion comme fil rouge de ce dialogue. Surgit alors un désir d’invention de nouvelles manières de vivre et d’agir, par l’art et la pensée. Ce travail se mue en une enquête sur les formes de vie qui nous conditionnent, mais aussi celles que nous pouvons imaginer pour l’avenir. Le projet s’ancre dans le monde qui l’entoure, alors que l’épidémie de Covid-19 déferle sur le monde. Les artistes quittent le temps de la surproductivité et épousent une dynamique de travail au long cours, faite de retard et d’acceptation. L’exposition est reportée en 2023. Imaginer une nouvelle idée de la « vie bonne », du soin, devient urgent. La commissaire Léa Bismuth pose une série de questions cruciales : « Que nous a fait cette épidémie, directement et indirectement ? En quoi ces élans — désormais empêchés — étaient d’une certaine manière programmatique ? ». Par l’hybridation des pratiques et le partages des communs, ces treize artistes proposent de nouvelles définitions du rêve.

Mettre en commun nos communs

De l’amitié à la sororité, de l’écologie à la cosmicité, cette exposition aborde une infinité de thèmes réunis par un leitmotiv : mettre en commun nos communs (nos expériences et convictions du « collectif »). « Nous partons de nos capacités et spécificités visuelles, architecturales, dramaturgiques, performatives, cinématographiques et analytiques, philosophiques et littéraires, curatoriales et historiques, afin de réengager nos actions vers de nouveaux modes de saisie de la réalité que nous traversons, et dans laquelle nous nous débattons » explique la curatrice. La thématique de « faire communauté » est sans doute la plus récurrente. Nous la retrouvons chez Lola Gonzalez, qui aborde le collectif en parlant d’engagement, d’amitié, de génération et de langage, tout en explorant nos peurs communes et nos espoirs pour l’avenir. Ses films sont tournés dans plusieurs pays, et s’intéressent particulièrement aux histoires d’amitié et aux relations avec la famille choisie avec qui elle vit. Un travail qui fait écho à celui de Mathilde Girard, philosophe, psychanalyste, cinéaste, et écrivaine. Par son travail, elle se penche sur plusieurs objets sociologiques sans jamais pour autant s’y installer. Lola Gonzalez et Mathilde Girard ont déjà « mis en commun » leurs imaginaires, notamment lors d’un événement en mars 2023 à Montevideo à Marseille. Les deux, issues de deux différentes générations, ont une force similaire de questionnement. Dans leurs films, elles associent leurs plans de coupe, et abordent les enjeux politiques d’émancipation et de souci des expressions et de formes collectives. Dans l’esprit de l’exposition, les deux artistes réfléchissent à des manières alternatives de ressentir, d’être au monde, de réaliser des films. Par leurs travaux, elles incarnent parfaitement l’idée de partager nos imaginaires et donner naissance à des nouveaux communs.

© Mathias Schweizer
© Eva Nielsen
© Mathilde Girard
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