Brieuc Weulersse : « Researth »

04 juillet 2021   •  
Écrit par Anaïs Viand
Brieuc Weulersse : « Researth »

Lauréat du Prix Nouvelles écritures, porté par le Festival La Gacilly et Fisheye, Brieuc Weulersse s’intéresse à la collapsologie – un courant de pensée étudiant les risques d’un effondrement de la civilisation industrielle – et tourne son objectif vers la science. Cet article est à retrouver dans Fisheye #47, et cet été, à Arles, à la Fisheye Gallery.

« C’était en 2019. Les musiciens Simo Cell et Lastrack discutaient d’effondrement sur les ondes de LYL Radio, durant l’émission

Cardioïde », lance Brieuc Weulersse. Si les questions écologiques lui étaient familières, il ne connaissait pas la collapsologie. « Je découvrais que, malgré le constat écologique pessimiste, la collapsologie proposait des réponses politiques et philosophiques intéressantes. Ce qui semblait être une énième théorie de fin du monde était en fait l’hypothèse de la fin d’un monde, celui de la civilisation thermo-industrielle. En m’interrogeant sur les possibilités photographiques du sujet, j’ai délibérément évité l’axe survivaliste et solitaire, tendance Mad Max. » L’artiste français installé en Belgique a préféré se tourner vers des institutions scientifiques. Où en est la recherche à l’heure des théories de l’effondrement? Comment réagit-elle face aux formules alarmistes ? Quelles sont les réponses apportées par les chercheurs ?

À l’origine du projet Researth, un ouvrage de référence : Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, signé par Pablo Servigne et Raphaël Stevens. Tous deux s’interrogent quant à une possible fin de la civilisation industrielle constituée depuis plus de deux siècles. L’utopie aurait changé de camp: est utopiste celui ou celle qui croit que tout peut continuer comme avant. Et c’est une autre de leur interrogation que partage Brieuc Weulersse : quelles solutions pour participer à la transition vers un monde postindustriel? « J’ai choisi ce sujet pour me rassurer, j’imagine. La science colporte l’idée selon laquelle le savoir est rassurant et rationnel. Un sentiment opposé au complotisme souvent associé aux théories de l’effondrement. Je reste toutefois persuadé qu’il n’est pas souhaitable d’accorder une confiance aveugle à la science. La vraie transition émergera de choix politiques forts, et de la mise en place d’une sobriété énergétique et matérielle », explique l’artiste, qui collabore avec des universités comme Researth sera exposé cet été au festival La Gacilly et à la Fisheye Gallery, à Arles avec des centres de recherches. 

 

Cet article est à retrouver dans Fisheye #47, disponible ici

 

Fisheye Gallery

Jusqu’au 27 septembre

Vernissage jeudi 8 juillet

19 Rue Jouvène, 13200 Arles

© Brieuc Weulersse© Brieuc Weulersse

 

© Brieuc Weulersse

 

© Brieuc Weulersse

 

© Brieuc Weulersse© Brieuc Weulersse

 

© Brieuc Weulersse

 

© Brieuc Weulersse© Brieuc Weulersse

 

© Brieuc Weulersse

 

© Brieuc Weulersse© Brieuc Weulersse

© Brieuc Weulersse

Explorez
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
© Aletheia Casey
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
À travers A Lost Place, Aletheia Casey matérialise des souvenirs traumatiques avec émotion. Résultant de cinq années de travail...
21 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Année de la mer : 16 séries photographiques qui vous immergent au cœur du monde marin
© Stephanie O'Connor
Année de la mer : 16 séries photographiques qui vous immergent au cœur du monde marin
En 2025, la France célèbre la mer dans l’objectif de sensibiliser les populations aux enjeux qui découlent de ces territoires. À...
19 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Pierre Rahier capture sa vallée et sa famille dans un mutisme tendre
© Pierre Rahier. Le silence de la vallée
Pierre Rahier capture sa vallée et sa famille dans un mutisme tendre
Depuis près de dix ans, à travers sa série Le Silence de la vallée, Pierre Rahier documente son environnement familial dans une vallée...
18 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Jeu de Paume : Paysages mouvants, terrain de nos récits personnels et collectifs
The Scylla/Charybdis Temporal Rift Paradox 2025. Installation : soieries, bras robotisé, vidéo, lumières leds et Uvs (détail). © Mounir Ayache
Jeu de Paume : Paysages mouvants, terrain de nos récits personnels et collectifs
Jusqu’au 23 mars 2025, le Jeu de Paume accueille la deuxième édition de son festival dédié aux images contemporaines : Paysages mouvants....
11 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 17.02.25 au 23.02.25 : sonder la société
© Aletheia Casey
Les images de la semaine du 17.02.25 au 23.02.25 : sonder la société
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye sondent la société par l’entremise de mises en scène, de travaux...
23 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
Kara Hayward dans Moonrise Kingdom (2012), image tirée du film © DR
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
L'univers de Wes Anderson s'apparente à une galerie d'images où chaque plan pourrait figurer dans une exposition. Cela tombe à pic : du...
22 février 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
© Aletheia Casey
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
À travers A Lost Place, Aletheia Casey matérialise des souvenirs traumatiques avec émotion. Résultant de cinq années de travail...
21 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Javier Ruiz au rythme de Chungking
© Javier Ruiz
Javier Ruiz au rythme de Chungking
Avec sa série Hong Kong, Javier Ruiz dresse le portrait d’une ville faite d’oxymores. Naviguant à travers le Chungking Mansions et les...
21 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger