Dans l’intimité de Romy

13 juin 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Dans l'intimité de Romy

Le 13 juin sort dans les salles françaises Trois Jours à Quiberon, film réalisé par Emily Atef autour d’une interview exceptionnelle donnée par Romy Schneider au magazine allemand Stern, en 1981. Un film en noir et blanc à la photographie délicate.

1981. Alors que Romy Schneider est en cure à Quiberon, elle accepte de rencontrer le journaliste Michael Jürgs et le photographe Robert Lebeck pour une interview exceptionnelle, à paraître dans le magazine Stern. Manipulée par un reporter plus soucieux de produire un article à succès que de son bien-être, l’actrice se livre sur sa vie privée, et met en lumière ses souffrances, ses relations conflictuelles avec sa famille, et sa réputation en déclin. Dans un huis clos émouvant, Trois Jours à Quiberon nous plonge dans le quotidien de l’actrice, peu avant sa mort, en 1982. Un quotidien documenté avec attention par la réalisatrice franco-iranienne Emily Atef, et porté à l’écran avec brio par Marie Bäumer, jouant Schneider. L’actrice y est spectaculaire, tant par sa ressemblance avec la star que par sa performance. Sublimée par la caméra, elle incarne à la perfection l’icône Romy.

Mise en abyme photographique

C’est d’ailleurs autour de Marie que se construit le film. Sa Romy est au cœur de chaque image et porte le récit entier sur ses épaules. Elle séduit la réalisatrice, qui pense chaque plan comme une photographie et compose avec adresse l’histoire de ces trois jours, dans un noir et blanc de circonstance. Mais elle charme également le photographe Robert Lebeck, incarné par Charly Hübner, amoureux de la belle. Celui-ci rythme chaque scène de clic et de flash, et donne à la photographie une place à la fois extra et intra diégétique. Le photographe incarne d’ailleurs un personnage complexe, plus ambigu que son collègue journaliste. C’est une figure importante, un pilier, qui apaise Romy lors des différentes interviews. Il est à la fois l’homme et son boitier, humain quand il le doit, et témoin de chaque instant. L’objectif à la main, il documente le combat de l’actrice, en proie à ses démons, jusqu’à son émancipation, tandis qu’elle revient à Paris. En lui donnant un rôle si important, Atef rend hommage à la photographie. Cette dernière encadre la narration, et guide sa caméra, jusqu’à la dernière scène du film, figée par un clic final.

© Emily Atef

© Emily Atef

© Emily Atef

© Emily Atef

© Emily Atef© Emily Atef

© Emily Atef

© Emily Atef

Explorez
Massimiliano Perasso ou les larmes sublimes de la mélancolie
© Massimiliano Perasso
Massimiliano Perasso ou les larmes sublimes de la mélancolie
Dans l'objectif de Massimiliano Perasso, il y a « la vie en marge, le long des frontières », déclare celui-ci. Né à Genève, en Italie, ce...
21 novembre 2023   •  
Écrit par Milena Ill
La sélection Instagram #221
La sélection Instagram #221
Le mardi, on vous propose de faire le plein d'inspiration ! Street photo, poésie, ou engagement, chacun pourra s'y retrouver avec notre...
26 novembre 2019   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #220
La sélection Instagram #220
Explorations urbaines, portraits atypiques et panoramas dépaysants… Les photographes de cette sélection Instagram #220 nous emmènent loin...
19 novembre 2019   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #217
La sélection Instagram #217
Tendres rêveries et mises en scène énigmatiques composent cette sélection Instagram #217. Un ensemble dépaysant, nous invitant à oublier...
29 octobre 2019   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Jeux olympiques : ces séries de photographies autour du sport
© Cait Oppermann
Jeux olympiques : ces séries de photographies autour du sport
Ce vendredi 26 juillet est marqué par la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. À cette occasion, nous vous...
Il y a 8 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Transcendance par Kyotographie : promenade contemporaine au Japon
© Iwane Ai. A New River series, 2020. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Transcendance par Kyotographie : promenade contemporaine au Japon
À l’occasion des dix ans du Festival, Kyotographie investit les Rencontres d’Arles pour la première fois. L’exposition...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire
© Jules Ferrini
À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire
À travers deux séries, Noires sœurs et Modern Sins, Jules Ferrini plie la lumière et le temps pour faire vibrer l’obscurité d’un...
26 juillet 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
Robin de Puy : partout, l’eau au centre du paysage
© Robin de Puy
Robin de Puy : partout, l’eau au centre du paysage
L'exposition Waters & Meer - Robin de Puy revient sur deux séries de la photographe néerlandaise. Un hommage aux populations rurales...
25 juillet 2024   •  
Écrit par Costanza Spina