La Résidence 1+2, l’ADAGP et le CNRS viennent d’annoncer les finalistes du prix Photographie & Sciences. En lice, dix-sept artistes qui, dans leur exploration artistique, entremêlent sciences et photographie.
Cette année encore, la Résidence 1+2 met en lumière les projets d’artistes français qui, de manière intime et créative, font dialoguer la photographie et les sciences, deux domaines voués à se rencontrer. Leur point commun ? Les deux disciplines questionnent notre rapport au monde et donnent à voir l’invisible. En témoignent les propositions des présélectionné·es de la première édition du prix Photographie et Sciences. Le ou la lauréat·e se verra attribuer une bourse de 7 000 € pour achever sa série présentée dans le cadre du prix. De quoi encourager celles et ceux qui injectent un peu de poésie dans une discipline qui peut paraître rationnelle.
En attendant l’annonce du résultat, découvrez les projets des dix-sept photographes !
Marine Lanier
C’est le monde sous-marin qui inspire Marine Lanier. Les abysses, moins connus encore que la surface de la Lune, sont pleins de secrets, mais aussi de poésie, ce que la photographe ne manque pas de nous rappeler.
© Marine Lanier
Julien Magre
Le 26 avril 1803, une pluie de pierres s’abat sur la commune de l’Aigle. Ce phénomène alors surprenant intrigue les savants. C’est en suivant les pas de ces scientifiques que Julien Magre puise ici toute son inspiration.
© Julien Magre
Stephen Dock
Photographier les territoires abîmés de l’espace israélo-palestinien pour interroger la violence, tel est le projet de Stephen Dock. Ses clichés, en noir et blanc pour la plupart, insistent sur des contrastes marqués, propres au traitement médiatique du conflit. Ici, l’auteur nous invite à dépasser le manichéen pour nous attarder davantage sur la substance même de cette animosité.
© Stephen Dock
Nadège Abadie
Des portraits de femmes. Un projet simple en apparence, pourtant, l’idée de Nadège Abadie est bien plus complexe. Les femmes qui ont traversé le XXe siècle sont les grandes témoins des bouleversements d’une époque pleine de remises en question. Une manière poétique de redonner la parole à celles qui, par leurs combats quotidiens, ne doivent cesser de nous inspirer.
© Nadège Abadie
Sandra Mehl
Sandra Mehl immortalise l’Isle de Jean-Charles, un territoire, situé au sud de la Nouvelle-Orléans, voué à disparaître d’ici peu. En cause ? Les dérèglements climatiques et l’exploitation pétrolière. L’occasion de rappeler l’urgence écologique.
© Sandra Mehl
Aurore Bagarry
Les montagnes d’Aurore Bagarry portent en elles les variations climatiques. Les formes et les traces de l’eau témoignent du temps qui passe et confèrent une certaine mélancolie à ces paisibles contrées.
© Aurore Bagarry / Photographie et Sciences
Clément Chapillon
Des nuages, des roches et des hommes. Le tout en noir et blanc, comme pour rappeler un temps révolu. Clément Chapillon, par ses images, rend hommage au travail des paléoclimatologues, métier de ceux qui étudient les minéraux pour mieux comprendre les changements climatiques à venir.
© Clément Chapillon
Céline Clanet
Céline Clanet réinvente la promenade en forêt en rendant visible l’invisible. Cette célébration de l’infiniment petit nous fait changer de paradigme et nous rappelle, par la même occasion, qu’il existe tout un monde de poésie, imperceptible à l’œil humain.
© Céline Clanet
Etienne de Villars
Les clichés argentiques d’Etienne de Villars sont imprégnés de nostalgie. L’immeuble démoli est pareil à l’effondrement du monde. La jeunesse déracinée est impuissante et peine à se construire sur ces terres dépeuplées.
© Etienne de Villars
Alessandra Carosi
Les portraits d’Alessandra Carosi sont riches en métaphores. La couleur traduit les émotions tandis que les cristaux matérialisent la transparence. L’objectif ? Offrir une traduction plastique de l’empathie.
© Alessandra Carosi
Richard Pak
Les îles, laboratoires de prédilection des sciences modernes, sont bien souvent le théâtre de catastrophes écologiques sans nom. Avec ses photographies aux nuances pourpres, Richard Pak a pour ambition de mettre en avant les effets destructeurs de l’anthropisation.
© Richard Pak
Sebastien Normand
Sebastien Normand tire toute la poésie de son œuvre de la confrontation de son expérience personnelle, sensible, aux représentations objectivables des scientifiques. Ses paysages artificialisés rendent ainsi compte, avec douceur, de deux réalités qui se complètent.
© Sebastien Normand
Eleonora Strano
C’est avec émotion qu’Eleonora Strano met en scène une double disparition : celle du paradis perdu de l’enfance, mais également celle d’un territoire, sa terre natale, qui, bientôt, sera submergée par la montée des eaux.
© Eleonora Strano
Tina Merandon
Enfants et animaux sont au cœur du projet de Tina Merandon. L’idée ? Mettre en lumière la relation que tous deux entretiennent, de même que l’importance de tisser des liens privilégiés.
© Tina Merandon
Sandrine Elberg
Le ciel étoilé a toujours fait rêver. À travers ses clichés, Sandrine Elberg prolonge le songe en capturant espace et planètes. Un projet qui, finalement, concrétise ce que, d’ordinaire, l’esprit humain ne peut qu’imaginer.
© Sandrine Elberg
Claire Delfino
Avec ses images en bleu et jaune, Claire Delfino nous confirme que les apparences sont parfois trompeuses. D’une transparence chimérique, les gouttes d’eau qu’elle capture dissimulent tout un monde que l’œil humain ne saurait voir.
© Claire Delfino
Aglaé Bory
Isolées, exilées mais surtout vulnérables, les femmes immortalisées par Aglaé Bory sont effacées de nos sociétés. Au travers de cet hommage tendre, la photographe se joue de cette dissimulation et leur offre une plus ample visibilité.
© Agalé Bory
Image d’ouverture © Richard Pak