Papier, coton, sucre, farine, café… Dominique Teufen utilise ce qui lui tombe sous la main pour construire des images qui vont l’étonner.
Sur l’écran de sa photocopieuse, elle dispose les ingrédients de son quotidien, n’hésitant pas à récupérer dans sa poubelle un bout de plastique ou de papier, et à le faire brûler au besoin. Elle plie les surfaces, joue avec les volumes, abaisse ou relève le couvercle de sa machine, fait varier la lumière et déclenche le copieur en appuyant sur un bouton comme sur le déclencheur d’un appareil photo. Son écriture produit des paysages qui nous rappellent les montagnes de sa Suisse natale, mais il n’en est rien.
Née à Davos en 1975, l’artiste, qui vit et travaille à Zurich, n’essaie pas de reproduire ou de prévisualiser une image. Elle se laisse plutôt guider par les matériaux et le jeu avec la machine pour composer ses paysages imaginaires. « La photographie n’est pas utilisée comme moyen de rendre la réalité aussi précise que possible, mais pour nous duper et pour interroger nos certitudes », précise Stefano Stoll, conseiller artistique de la 24e édition du prix HSBC, que Dominique Teufen vient de remporter, aux côtés de Nuno Andrade. Ce portfolio est à retrouver dans notre dernier numéro.
Dominique Teufen et Nuno Andrade, lauréats du prix HSBC 2019
Du 10 avril au 18 mai 2019
Galerie Clémentine de la Féronnière,
51, rue de Saint-Louis-en-l’Île, à Paris 4e
Cet article est à retrouver dans Fisheye #35, en kiosque et disponible ici.
© Dominique Teufen