Dossier Fisheye #47: « Le Fresnoy n’est pas une école de cinéma ni une école de photographie, mais un endroit où ce médium est exploré et encouragé. »

25 juin 2021   •  
Écrit par Eric Karsenty
Dossier Fisheye #47: « Le Fresnoy n’est pas une école de cinéma ni une école de photographie, mais un endroit où ce médium est exploré et encouragé. »

Dans le Fisheye n°47, nous sommes allés à la rencontre de plus d’une vingtaine d’acteurs du monde de la photo, pour enquêter sur l’intérêt de suivre un cursus scolaire spécialisé. Un dossier dans lequel professeurs, anciens étudiants et spécialistes donnent leurs points de vue. Pour aller plus loin, découvrez ici l’entretien de François Bonenfant, coordinateur pédagogique de l’école Le Fresnoy. Propos recueillis par Éric Karsenty.

Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains est une école d’art transdisciplinaire où s’articulent des pratiques liées à la photographie, à la vidéo, au cinéma et au son. Le parcours académique s’articule sur deux ans ; la première année met en œuvre les outils traditionnels de la modernité et la seconde, ceux liés aux arts numériques et aux nouvelles technologies.

Les artistes professeurs invités appartiennent à ces différents champs. Les photographes en font partie et nous avons reçu ici des personnalités telles que Valérie Jouve, Bernard Faucon, Nicolas Moulin, Éric Poitevin, Jochen Gerz, Joan Fontcuberta, Gao Bo, Pascal Convert, Choï, S & P Stanikas, Jochen Gerz, Hicham Benohoud. Il n’y a pas de cours à proprement parler au Fresnoy.Il s’agit plutôt d’échanges entre des artistes confirmés et des artistes en devenir. Un échange de pratique(s). C’est un modèle d’enseignement très plastique où les artistes professeurs changent chaque année.

Poser un regard critique

Du point de vue des outils, Le Fresnoy s’appuie sur des bases techniques traditionnelles (cinéma, photographie, vidéo) mais avec un souci constant d’exploration technologique. Notre laboratoire photographique en est le parfait exemple puisqu’on y travaille aussi bien avec des outils numériques qu’argentiques. Au cœur de ce dispositif, une machine exceptionnelle les rassemble : la lambda. Celle-ci permet, à partir de photographies numériques, de réaliser des tirages argentiques. D’un point de vue esthétique, il ne s’agit pas seulement d’utiliser les technologies ultimes mais d’y poser un regard critique, de les interroger. Et la transdisciplinarité produisant d’heureux glissements, nombre de photographes ont ici réalisé des films, et inversement.

En outre, de la même façon que Le Fresnoy n’est pas une école de cinéma, il n’est pas non plus une école de photographie mais un endroit où ce médium est exploré et encouragé. Ceci allant de pair avec l’acquisition d’un savoir-faire technique permettant à nos jeunes artistes de prendre conscience des possibilités de leur outil. On ne vient pas seulement ici pour devenir photographe ou confirmer une pratique photographique, mais pour explorer une pratique depuis la photographie et/ou la faire rentrer en contact avec le cinéma, les arts numériques, le son… Ces déplacements d’une pratique à l’autre constituent la richesse et un défi permanent pour notre institution et ses jeunes artistes.

Les parcours de nos anciens étudiants illustrent cet encouragement aux pas de côté. Nombre d’entre eux se réalisent dans les arts visuels, le cinéma ou la photographie. Cette reconnaissance se double parfois d’une charge d’enseignement. Les noms de ces artistes (photographes) passés par Le Fresnoy illustrent à merveille la diversité de leur parcours : Mehdi Meddaci, SMITH, Marikel Lahana, Anaïs Boudot, Baptiste Rabichon, Vincent Duault, Cécile Beau, Yasmina Benabderrahmane, Anna Katarina Scheiddeger, David de Beyter, Isabella Hin, Evangelia Kranioti, Yasmina Benari, Renaud Duval, Clément Cogitore, Sébastien Hildebrand, Olivier Sola, Éliane Aïsso

© SMITH© SMITH
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© SMITH / Courtesy Galerie les Filles du Calvaire

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© Vincent Duault© Vincent Duault

© Vincent Duault

© Vincent Duault

© Image d’ouverture : SMITH

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