Ce jeudi 10 juin, devant le prestigieux Salon d’honneur de la Bibliothèque nationale de France, le lauréat 2021 du Prix Niépce Gens d’Images a été révélé : Grégoire Eloy ! Un photographe français, membre du collectif Tendance Floue, repoussant sans cesse les limites de l’Europe pour documenter le vivant.
En 1955 a été fondé le Prix Niépce Gens d’images, le premier Prix de photographie professionnelle en France. Plus de soixante-cinq années plus tard, il s’est aussi imposé comme le plus prestigieux. Il distingue chaque année les plus grands photographes de l’Hexagone : des auteurs confirmés, âgés de moins de 50 ans, français, ou résident dans le pays depuis plus de trois ans. Avec l’aide d’un nombre grandissant d’institutions au fil des années, l’annonce du lauréat est devenue un évènement phare du monde de la photographie – et plus largement de la Culture. Depuis 2016, la Picto Fondation offre au lauréat une dotation de 10 000 euros. En 2019, The Eyes Publishing a commencé à apporter son soutien en éditant un livre d’artiste à 300 exemplaires, et l’ADAGP en offrant 6 000 euros au vainqueur. Enfin, le gagnant bénéficie également d’une présentation de son travail lors d’un Atelier Gens d’Images, d’une exposition à la Galerie Dityvon de l’université d’Angers — prévue en janvier 2021 — et d’une acquisition de ses œuvres par la Bibliothèque nationale de France.
Pour l’édition 2021 du Prix, le jury, présidé par Héloïse Conésa (conservatrice pour la photographie contemporaine au département des Estampes et de la photographie) et composé notamment de Benoît Baume, directeur de Fisheye Magazine, a délibéré et attribué le Prix Niépce 2021 à Grégoire Eloy pour l’ensemble de sa carrière. Parrainé par Philippe Guionie, directeur de la Résidence 1+2, il succède à la photographe Marine Gadonneix.
Né en 1971, Grégoire Eloy s’aventure dans la photographie documentaire à partir de 2003. Il consacre les dix premières années de sa carrière, appareil photo en main, à parcourir les pays d’Europe de l’Est et voyage jusqu’en Asie centrale. Il y réalise des projets au long cours sur l’héritage de l’URSS et les conflits dans le Sud Caucase, notamment ses séries Les Oubliés du Pipeline (2006) et Ressac (2008-2013). En 2010, il commence à collaborer avec la communauté scientifique pour aboutir sur une série de monographies toujours en cours avec A Black Matter (Journal 2012) et The Fault (RVB Books, 2017). L’année 2015 marque un tournant dans son travail, où il commence à s’intéresser à des questions écologiques lors de résidences en milieu naturel : résidence du Guernsey Photography Festival 2018 et du Tbilisi Photo Festival 2020. Lauréat de la Bourse du Talent Reportage en 2004, Grégoire Eloy est aussi membre du collectif Tendance Floue depuis 2016. Il contribue en particulier à Azimut : une marche photographique de plus de 6 mois à travers le territoire français avec 30 photographes.
© Grégoire Eloy / Tendance floue