(G)REVE est un magazine, mais aussi une association qui fait réfléchir. À l’occasion de la préparation de son deuxième opus, (G)REVE a lancé une campagne de financement participatif. Focus sur ce nouveau média à la croisée de la photographie et des arts plastiques.
« L’acte de résistance […] a ces deux faces : seul il résiste à la mort, soit sous la forme d’une œuvre d’art, soit sous la forme d’une lutte des hommes. » Le magazine et association (G)REVE s’est, entre autres, formé autour de la définition de l’acte de résistance formulée par Gilles Deleuze. Née au Centre Pompidou au printemps dernier à l’occasion de l’exposition Mai 68 – Assemblée générale, l’association (G)REVE offre des espaces d’expression et de création militantes autour de sujets de société. Un média à la croisée de la photographie et des arts plastiques. « Tout a commencé au Centre Pompidou. En tant que plasticien, j’avais pour mission d’assurer la transversalité entre mai 1968 et la mobilisation du printemps dernier. J’ai proposé deux pièces artistiques : une vidéo et un magazine, (G)REVE. L’idée était de recenser les actions artistiques et culturelles au sein des mobilisations étudiantes », se souvient Marc-Antoine Girondeau, l’étudiant fondateur du média. « On utilisait alors le magazine comme un porte-voix. À l’origine, (G)REVE était un hebdomadaire. Nous avons tenu neuf semaines », précise-t-il. À travers le média, l’association aujourd’hui composée de six membres s’interroge quant à l’avenir des jeunes générations. « Nous proposons quelque chose non pas d’engagé, mais d’engageant. (G)REVE fait réfléchir et plante des graines », explique Marc-Antoine Girondeau. Car le média offre toujours plusieurs niveaux de lecture. Le titre à choix multiple en témoigne. Rêve, graine ou grève ? Un mélange de tout cela ? Pas de bonne réponse, libre à chacun de se positionner au regard de son engagement et de sa réflexion.
Milieux d’enfermement et de folie dans l’art
Après un premier numéro consacré aux flux migratoires et aux migrants, tiré à 1 000 exemplaires, le média participatif travaille sur un nouvel opus (2 000 tirages prévus) dédié aux milieux d’enfermement et de folie dans l’art. On y retrouvera les images de Léo Derivot qui a travaillé sur la question du lien entre l’espace d’enfermement et les libertés individuelles. Arnaud Djen Noël signera la première parution de la chronique d’un Alien. Ce dernier s’exprimera sur les différents degrés de la folie, après son passage en hôpital psychiatrique. Marc-Antoine Girondeau présentera ses photographies colorisées de l’artiste Jean-Luc Verna dans les vêtements originaux du designer Ryan Benacer. Dans ce nouveau numéro, (G)REVE rencontrera André Robillard, créateur d’art brut et dernier représentant vivant du mouvement artistique propulsé par Jean Dubuffet, à l’asile psychiatrique de Fleury-les-Aubrais.
Le trimestriel intitulé B(r)ouillon de (G)REVE #01 sera disponible à partir du 17 mars dans une poignée de librairies parisiennes, dont celles de la BnF, du Centre Pompidou, et Ofr, entre autres. Il est possible de proposer du contenu sur le site pour prendre part à l’aventure éditoriale. Aussi, une campagne de financement participatif a été lancée afin de participer à l’impression du deuxième numéro du magazine. Une bonne action, résolument politique.
© Léo Derivot
© Marc-Antoine Girondeau