La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé a sorti de ses archives les photographies de tournage de six films cultes. L’exposition Images mythiques 60’s donne à voir les coulisses du cinéma. Une immersion dans l’histoire du 7e art.
Dans les années 1960, le cinéma se popularise. Le média bat des records de fréquentation, et l’intérêt du public pour les tournages évolue. En 1964, le Consortium des arts publicitaires, succursale de Pathé en charge de créer le matériel publicitaire des films, commence alors à envoyer des photographes sur les tournages, afin d’immortaliser la vie sur les plateaux.
La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé a conservé plus de 400 albums de ces images de tournage. Une véritable grammaire visuelle des films, qui capturent les coulisses du tournage, la préparation des acteurs, leur maquillage… Dans Images mythiques 60’s, six œuvres cinématographiques sont à l’honneur : La Dolce Vita, Le Guépard, Les Sorcières de Salem, Zazie dans le métro, La Femme et le Pantin, et Le Déjeuner sur l’herbe. Une exposition représentant un échantillon des milliers de clichés détenus par la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé.
La dolce vita © Pathé Cinema, Riama films, Gray films
Tout en contraste
Si le nombre d’images capturées était considérable – on compte plus de 1 400 clichés pour Le Guépard, et environ 850 pour La Dolce Vita –, certains photographes souhaitaient imposer leur esthétique. C’est le cas notamment de Roger Corbeau. Le photographe présélectionnait ses images – il n’en a présenté que 250 à Pathé pour Les Sorcières de Salem – et n’hésitait pas à modifier les éclairages des plateaux pour capturer l’instant. Ses jeux d’ombre tout en contraste fonctionnent à merveille avec le film. Distillant une atmosphère mystérieuse et pesante au sein de l’œuvre.
Diffusé suite à la visite de l’exposition, Les Sorcières de Salem, réalisé par Raymond Rouleau et inspiré de la pièce de théâtre The Crucible d’Arthur Miller, intrigue. Allégorie du maccarthysme, le film, sorti en 1957, reconstruit la chasse aux sorcières du Massachusetts pour dénoncer la traque communiste populaire aux États-Unis durant la guerre froide. À l’écran, les jeux d’ombre et les visages des personnages, non maquillés, créent une ambiance étrange, presque fantastique. Une particularité que l’on retrouve dans les images de Roger Corbeau. Une belle surprise, qui clôture l’exposition en beauté.
Image mythiques 60’s immerge le spectateur dans le passé et l’histoire peu connue des « synopsis illustrés », ancêtres des dossiers de presse. Cependant, les deux salles réservées à l’exposition ne semblent accueillir qu’une infime partie de la collection de la Fondation. Si les férus de cinéma apprécieront le caractère exclusif de ces images, on regrette que la scénographie (trop) sobre manque d’interactivité.
Les sorcières de Salem © Collection Fondation Pathé, 1957, Films Borderie, CICC Société Nouvelle, Pathé Cinema
La femme et le pantin © Fondation Pathé, 1959, Société Nouvelle, Pathé Cinema, Dear Film, Gray Film
© à g. La femme et le pantin, collection Fondation Pathé, 1959, SN Pathé Cinema, Dear Film, Gray Film, à d. Le Guépard, Fondation Pathé, 1963, Société Nouvelle, Pathé, Cinema Titanus
Le Guépard © Fondation Pathé, 1963, Société Nouvelle, Pathé, Cinema Titanus
Image d’ouverture : Les sorcières de Salem © Collection Fondation Pathé, 1957, Films Borderie, CICC Société Nouvelle, Pathé Cinema