Jiayue Yu se fait une place dans son image

17 avril 2023   •  
Écrit par Anaïs Viand
Jiayue Yu se fait une place dans son image

« J’ai commencé In Retrospect en 2017, alors que j’étudiais la matérialité de la photographie. J’ai imprimé plusieurs centaines d’images en différentes tailles et j’ai multiplié les expérimentations. Je voulais voir comment le sujet et la signification de l’image allaient « réagir ». J’ai alors entrevu beaucoup d’absence dans ces tirages. Ce travail s’est transformé en une automéditation au cours de laquelle j’ai interrogé ma relation avec le passé et la mémoire », se souvient Jiayue Yu, une artiste visuelle installée à Shanghai, en Chine. L’expérimentation ne s’est pas arrêtée là. Elle a ensuite imprimé des photographies grandeur nature représentant des instants personnels importants, et telle une actrice, elle s’y est mise en scène. Le conflit, la perte, la distance ou encore l’absence… C’est tout cela que l’artiste étudie à travers ses créations. Mais il est surtout question de liens, physiques comme émotionnels. « Je suis obsédée par la complexité et la variété des émotions humaines. Et j’ai recours aux images pour tenter de décrire ces sentiments et ces états qui sont, justement, indescriptibles », confie-t-elle. Comment matérialiser ce qu’on peine à comprendre ? Comment se réconcilie-t-on avec son passé ? Faut-il se (re)plonger dans tous ses souvenirs ? L’auteure évite de romancer ses disparitions et ne souhaite pas développer une écriture qui se voudrait « trop sentimentale ». Elle préfère les gestes aux paroles, c’est d’ailleurs ainsi qu’elle communique avec l’extérieur. « Les mains sont capables de livrer autant d’informations que les mots ou même les expressions du visage. Le geste est plus efficace et plus vivant  ». Nul besoin de trop s’introspecter. Jiayue Yu a bien raison : un geste, bien souvent, vaut mille mots.

© Jiayue Yu

© Jiayue Yu

© Jiayue Yu

© Jiayue Yu

© Jiayue Yu© Jiayue Yu

© Jiayue Yu © Jiayue Yu

© Jiayue Yu

Explorez
Polina Ganz : le rêve comme refuge
© Polina Ganz
Polina Ganz : le rêve comme refuge
La photographe allemande Polina Ganz explore des mondes imaginaires nourris par la culture underground, les visions lynchéennes et le...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Milena III
La sélection Instagram #515 : faire paysage
© Eleonora Busato / Instagram
La sélection Instagram #515 : faire paysage
Comment habitons-nous l’espace ? Quelle place y occupons-nous ? Les artistes de notre sélection Instagram décentrent l’être humain du...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les coups de cœur #550 : Guillaume Hutin et Ali Beşikçi
Masumiyet © Ali Beşikçi
Les coups de cœur #550 : Guillaume Hutin et Ali Beşikçi
Guillaume Hutin et Ali Beşikçi, nos coups de cœur de la semaine, ont au centre de leur pratique la notion de dialogue. Si le premier fait...
14 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
La sélection Instagram #514 : images indociles
© séquoia photos / Instagram
La sélection Instagram #514 : images indociles
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine incarnent, chacun·e à leur manière, le thème de la 56e édition des célèbres...
08 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Polina Ganz : le rêve comme refuge
© Polina Ganz
Polina Ganz : le rêve comme refuge
La photographe allemande Polina Ganz explore des mondes imaginaires nourris par la culture underground, les visions lynchéennes et le...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Milena III
La sélection Instagram #515 : faire paysage
© Eleonora Busato / Instagram
La sélection Instagram #515 : faire paysage
Comment habitons-nous l’espace ? Quelle place y occupons-nous ? Les artistes de notre sélection Instagram décentrent l’être humain du...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Dans l’œil de Pablo Saavedra de Decker : le bonheur d’être seul dans sa tête
Le général Augusto Pinochet portant le cercueil du gouverneur de la province de Santiago, Carol Urzúa, Santiago, Chili, 31 août 1983 © Marie-Laure de Decker
Dans l’œil de Pablo Saavedra de Decker : le bonheur d’être seul dans sa tête
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Pablo Saavedra de Decker. À l’occasion de la rétrospective que la Maison...
14 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #550 : Guillaume Hutin et Ali Beşikçi
Masumiyet © Ali Beşikçi
Les coups de cœur #550 : Guillaume Hutin et Ali Beşikçi
Guillaume Hutin et Ali Beşikçi, nos coups de cœur de la semaine, ont au centre de leur pratique la notion de dialogue. Si le premier fait...
14 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot