« Je me souviens que, toute petite, je pouvais passer des heures à regarder les gens. J’adorais la nuit car cela me permettait de voir leur intérieur, leur intimité. Curieusement, je suis venue assez tard à la photographie. C’était en 2011, à la naissance de mon fils. J’ai appris seule, en autodidacte », annonce Pamela Lefebvre alias Mip Pava, photographe et responsable jeunesse dans un association rennaise. Et quand elle découvre l’argentique, impossible de revenir en arrière : « je développe moi-même mes images et contrôle ainsi leur fabrication – de la prise de vue jusqu’au tirage. » Très attachée à la matière organique de l’argentique, Mip Pava donne vie à l’image : « c’est comme si elle avait une âme, un corps, une odeur », ajoute-t-elle. Et sa fascination est encore plus marquée pour le négatif. « Je ne comprends pas le désintérêt de la profession pour lui. Il reste considéré comme une épreuve intermédiaire, or sa beauté et sa capacité à créer une réalité inversée et imaginée est indéniable », précise-t-elle. Ses tableaux oniriques et flottants renferment plusieurs paradoxes existentiels, mais surtout, ils invitent à la contemplation – de l’espèce humaine comme de la nature. Nul besoin de s’accrocher à la réalité, il suffit parfois de se laisser porter…
© Mip Pava