« Nous faisons aujourd’hui face à une menace contre la nature et le cycle stable présupposé ayant fondé la philosophie antique. Beaucoup d’entre nous avons perdu tout lien avec le monde végétal et vivons dans l’angoisse de son effondrement inévitable. En voyageant, en consommant, ou en nous chauffant, nous laissons derrière nous une empreinte carbone qui ne cesse d’évoluer – le reflet de l’état de la Terre. Nous sommes responsables de la destruction de notre environnement, mais pouvons-nous changer notre attitude envers la nature sans restaurer notre relation à celle-ci ? Il est donc nécessaire de redécouvrir la totalité de toutes choses, car elles peuvent être interprétées comme des entités de nos sens », lance Wiktoria Wojciechowska.
C’est en 2019 que la photographe polonaise a amorcé un projet de recherches mêlant installation, photographie et performance. Elle affiche avec The Study of Traces un leitmotiv clair : créer des empreintes d’éléments naturels sur le corps, des sculptures éphémères sur la peau. Autant de constructions issues de la nature. « Les branches, les feuilles ou les herbes symbolisent un enchevêtrement avec l’environnement », précise l’artiste. Les deux matériaux organiques – la peau et la plante – constituent ainsi les fondements de sa réflexion et s’influencent mutuellement.
© Wiktoria Wojciechowska