Nos coups de cœurs #297, Elie Villette et Margaux Chalançon, capturent leurs voyages et souvenirs intimes. Des images inspirantes en cette saison estivale.
Elie Villette
Passionné de palmiers, de béton nu et de coldwave, genre musical né à la fin des années 70 dont David Bowie est l’un des précurseurs, Elie Villette débute la photographie à Casablanca en 2014. « Mon ex-copain vivait dans un immeuble Art déco. Diagnostiqué bipolaire, il passait des journées entières enfermé. J’ai commencé à me mettre en scène, à me déguiser, à nous inventer une réalité parallèle », se remémore le photographe français âgé de 32 ans. Le corps masculin s’absente de sa série San José Del Cabo. Elle conte néanmoins une histoire d’amour intense et tragique en plein confinement. « De passage au Mexique au début de la pandémie, je suis tombé amoureux d’un garçon, Joaquin, dans la ville de San José del Cabo, à l’extrême sud de la péninsule de Basse-Californie. Il m’a proposé de me confiner avec lui. J’ai vu les plages de la station balnéaire se vider. Cela a finalement remis en lumière la beauté silencieuse des anciennes maisons modernistes du petit village originel. La ville était devenue si calme que l’on entendait les vagues depuis la maison. Et puis Joaquin m’a quitté, je me suis envolé, et j’ai beaucoup pleuré », confie l’artiste. Inspiré par les lignes modernes de l’architecture du milieu du 20e siècle et par l’absurde qui le rassure sur la futilité de nos existences, Elie Villette construit un univers sensuel et architectural.
© Elie Villette
Margaux Chalançon
Photographe française de 27 ans, c’est lors d’un voyage au Liban, en 2014, que Margaux Chalançon a découvert la photographie. « J’avais pris avec moi l’ancien boîtier argentique de mon grand-père. Dès le début, j’ai pris mon temps avant d’appuyer sur le déclencheur. Je pense toujours à la composition de mon image avant tout, de manière simple et minimaliste », précise-t-elle. D’origine méditerranéenne, l’artiste s’attache à placer cette région au cœur de son œuvre. Qu’elle capture les paysages grecs, italiens, corses ou libanais, ses clichés convoquent une chaleur réconfortante évocatrice du sud. « Je recherche une esthétique commune, qui transcende les frontières, à travers certaines palettes, lumières, scènes de vie, architectures et végétations », explique-t-elle. Au cœur de ses images, les notions de présence et d’absence se confondent et jouent avec nos perceptions. Elles révèlent ce qui est caché et dissimule l’évidence. Un ensemble aussi coloré qu’apaisant.
© Margaux Chalançon
Image d’ouverture : © Elie Villette