Les coups de cœur #340

10 mai 2021   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les coups de cœur #340

Qu’ils photographient la ville ou bien la forêt, Benjamin Beaumont et Philippe Perrin, nos coups de cœur #340, subliment tous deux leurs environnements. L’un dévoile toutes les couleurs de sa ville adoptive, et l’autre expose les nuances surréelles du monde naturel.

Benjamin Beaumont

C’est en déménageant à Lyon, en 2014, que Benjamin Beaumont a fait ses débuts dans le 8e art – et plus spécifiquement, dans la street-photography. À travers son viseur, il fait connaissance de cette ville, et y découvre la géométrie cachée du paysage urbain. « Je cherche modestement à saisir des instants de beauté, comme un exutoire poétique dans un monde que je trouve parfois trop dur et normé », explique l’artiste. La rue, bétonnée et froide, se métamorphose en un théâtre coloré à ciel ouvert, où les citadins mettent en scène leurs quotidiens. « La photo de rue est un espace de liberté : elle est accessible, non codifiée, chacun définit ses propres règles selon sa propre sensibilité », se réjouit le photographe. Sensible aux vertus thérapeutiques du médium, Benjamin Beaumont voit dans la photographie, un grand potentiel méditatif. Et d’année en année, une réflexion se poursuit, il apprivoise sa ville adoptive, et révèle toute sa beauté. « Quand on apprend à connaître une ville, on dépasse les lieux communs, les beautés évidentes, pour s’attarder sur ce petit détail qu’on n’avait encore jamais remarqué au détour de tel coin de rue, pourtant déjà connu par cœur. Revenir sur ces lieux connus aide à voir les choses autrement », conclut l’auteur.

© Benjamin Beaumont

© Benjamin Beaumont© Benjamin Beaumont
© Benjamin Beaumont© Benjamin Beaumont

© Benjamin Beaumont

© Benjamin Beaumont

Philippe Perrin

Originaire de Dijon, Philippe Perrin, 64 ans, vit au Mexique depuis trente ans. Grand amoureux de la nature, c’est à son contact qu’il s’initie au 8e art, et plus précisément à la pratique de l’argentique. « J’ai suivi un stage expérimental dirigé par Claudine et Jean-Pierre Sudre (Fondateurs des Laboratoires, un programme d’exposition rendant hommage à des photographes contemporains et leurs précurseurs, NDLR) à Lacoste, en 1983 et 1984, et j’ai ensuite commencé à vivre de mes images, en touchant à tout : reproductions, photos de théâtre, portraits, etc. », se souvient-il. S’immergeant dans le paysage – qu’il s’agisse de marais, de forêts, de montagnes ou même de grottes, le photographe capture des images graphiques, et transforme son environnement en un décor surréaliste et passionnant. Face à son objectif, les plantes deviennent des créatures tentaculaires étranges, et les cavernes souterraines se transforment en lieux oniriques, portails vers des mondes fantastiques. Çà et là, des silhouettes solitaires émergent, et se perdent dans la contemplation de l’immensité qui s’offre à eux. Toujours en noir et blanc, Philippe Perrin parvient finalement à saisir, au cœur d’un monde sauvage, libre, les nuances complexes des relations entre l’homme et son environnement. Une expérience des plus intrigantes.

© Philippe Perrin© Philippe Perrin
© Philippe Perrin© Philippe Perrin
© Philippe Perrin© Philippe Perrin

© Philippe Perrin

Image d’ouverture : © Benjamin Beaumont

Explorez
Rebecca Najdowski : expérimentations et désastre écologique
© Rebecca Najdowski
Rebecca Najdowski : expérimentations et désastre écologique
Dans sa série Ambient Pressure, l’artiste Rebecca Najdowski nous invite à interroger le rôle du médium photographique dans notre...
18 décembre 2024   •  
Écrit par Agathe Kalfas
La sélection Instagram #485 : livre de la jungle
© Janis Brod / Instagram
La sélection Instagram #485 : livre de la jungle
Les photographes de notre sélection Instagram de la semaine explorent la jungle, autant celle faite d’arbres et de fougères luxuriantes...
17 décembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Le Festival du Regard fait sa zoothérapie
© Daniel Gebbhart de Koekkoek
Le Festival du Regard fait sa zoothérapie
À mesure que notre vie s’urbanise, nos liens avec les animaux s’étiolent. Il est temps d’y remédier. Grâce au travail d’une...
14 décembre 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Arktis : la dystopie polaire d’Axelle de Russé
© Axelle de Russé
Arktis : la dystopie polaire d’Axelle de Russé
Pendant huit ans, la photographe Axelle de Russé a suivi l’évolution du réchauffement climatique en Arctique, une réalité qui chaque jour...
12 décembre 2024   •  
Écrit par Agathe Kalfas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 16.12.24 au 22.12.24 : une multitude de dialogues
© Rebecca Najdowski
Les images de la semaine du 16.12.24 au 22.12.24 : une multitude de dialogues
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye dévoilent une multitude de dialogues initiés par la photographie.
22 décembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
The Color of Money and Trees: portraits de l'Amérique désaxée
©Tony Dočekal. Chad on Skid Row
The Color of Money and Trees: portraits de l’Amérique désaxée
Livre magistral de Tony Dočekal, The Color of Money and Trees aborde les marginalités américaines. Entre le Minnesota et la Californie...
21 décembre 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
Paysages mouvants : la jeune création investit le Jeu de Paume
© Prune Phi
Paysages mouvants : la jeune création investit le Jeu de Paume
Du 7 février au 23 mars 2025, le Jeu de Paume accueille le festival Paysages mouvants, un temps de réflexion et de découverte dédié à la...
20 décembre 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Mirko Ostuni : une adolescence dans les Pouilles
© Mirko Ostuni, Onde Sommerse.
Mirko Ostuni : une adolescence dans les Pouilles
Dans Onde Sommerse, Mirko Ostuni dresse le portrait de sa propre génération se mouvant au cœur des Pouilles. Cette jeunesse tendre et...
20 décembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger