Les mythes d’une existence

30 avril 2020   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Les mythes d'une existence

Alana Celii aborde dans son ouvrage fraîchement publié, Paradise Falling, la notion de perte. Une étude menée entre images et poésies. Son recueil ouvre une fenêtre sur l’existence comme sur le symbolisme.

Alana Celii débute la photographie pendant ses années de lycée dans le garage de ses parents où elle y a construit une chambre noire. Après avoir vagabondé dans l’Est des États-Unis durant toute son enfance, la photographe s’installe à Brooklyn. « Je n’ai jamais eu l’impression de venir de quelque part en particulier. C’est pour cette raison que l’exploration constitue une grande partie de mon travail », explique l’artiste. Explorer le sentiment de n’être amarrée à aucune maison, à aucune relation, s’est imposé comme une étape primordiale dans la construction identitaire d’Alana Celii. « J’utilise les paysages comme une métaphore de mes propres pensées. Les photos ont été prises entre 2009 et 2019, je photographiais pour comprendre qui j’étais et savoir qui je devenais. Paradise Falling est un journal intime, un monologue interne. »

Des poèmes, des pulsions, et beaucoup d’inspiration 

Alana Celii vit au rythme de ses pulsions artistiques. Éditrice en photo, elle conte avec nostalgie une anecdote de voyage : « Pour le travail, j’ai découvert des images de la floraison du désert de Mojave, dans l’Ouest des États-Unis. J’ai eu un coup de cœur. Le lendemain, je m’envolais pour Vegas. Chaque matin, je me levais tôt pour aller dans la Vallée de la Mort. Le paysage des fleurs jaunes était survenu de nulle part. C’était magique. » L’étrange, le sublime et le banal, voici les terrains favoris de l’artiste.

Sensiblement inspirée par la poésie, l’exploratrice associe dans son ouvrage images et poèmes. « Le titre Paradise Falling est tiré d’un vers de Mary Oliver dans Dreamwork. Inclure mes propres écrits dans mon livre était terrifiant au départ, mais quand j’ai commencé à imaginer mon histoire visuelle, je savais qu’elle ne serait complète qu’avec le texte », se souvient la photographe. Ses autres inspirations ? Les photographies de Jason Fulford, Rinko Kawauchi, Alec Soth et Uta Barth. Les mots d’Ali Smith, Lucia Berlin, Maggie Nelson et Olivia Laing et les films d’Éric Rohmer et de Wong Kar-wai complètent ses références photos. Paradise Falling révèle la beauté brute et sensible du quotidien, trop souvent oubliée.

« Did I actually reach out my arms
toward it, toward paradise falling, like
the fading of the dearest, wildest hope-
the dark heart of the story that is all
the reason for its telling ? »

Paradise Falling, AINT – BAD, 40 dollars, 96 p.© Alana Celii

© Alana Celii© Alana Celii
© Alana Celii© Alana Celii
© Alana Celii© Alana Celii
© Alana Celii© Alana Celii

© Alana Celii

Explorez
Anouk Durocher : portrait d'une révolution intime
© Anouk Durocher
Anouk Durocher : portrait d’une révolution intime
Nous avons posé quelques questions à Anouk Durocher, artiste exposée à Circulation(s) 2025. Dans son travail, elle explore l'approche...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Costanza Spina
Santé mentale et photographie : 22 séries qui expriment les maux
© No Sovereign Author
Santé mentale et photographie : 22 séries qui expriment les maux
La santé mentale est la grande cause de l’année 2025 en France. Pour cette occasion, la rédaction de Fisheye vous invite à (re)découvrir...
07 mai 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #505 : ce que dit le geste
© axelle.cassini / Instagram
La sélection Instagram #505 : ce que dit le geste
Langage du corps ou outil, le geste dit et produit. Il peut trahir comme démontrer, parfois même performer. Les artistes de notre...
06 mai 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les coups de cœur #542 : Roxane Cassehgari et Kinu Kamura
Me Myself and I © Kinu Kamura
Les coups de cœur #542 : Roxane Cassehgari et Kinu Kamura
Roxane Cassehgari et Kinu Kamura, nos coups de cœur de la semaine, explorent leurs identités multiples et les mémoires de leurs familles....
05 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Anouk Durocher : portrait d'une révolution intime
© Anouk Durocher
Anouk Durocher : portrait d’une révolution intime
Nous avons posé quelques questions à Anouk Durocher, artiste exposée à Circulation(s) 2025. Dans son travail, elle explore l'approche...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Costanza Spina
Daniel Obasi : l'étoffe de la révolte
Beautiful Resistance © Daniel Obasi
Daniel Obasi : l’étoffe de la révolte
À Lagos, Daniel Obasi, 30 ans, met en lumière les communautés marginalisées du Niger à travers une mode émancipatrice et...
08 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
Santé mentale et photographie : 22 séries qui expriment les maux
© No Sovereign Author
Santé mentale et photographie : 22 séries qui expriment les maux
La santé mentale est la grande cause de l’année 2025 en France. Pour cette occasion, la rédaction de Fisheye vous invite à (re)découvrir...
07 mai 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Antoine Boissonot sur sa Loire intérieure
L'eau du fleuve parle à celui qui écoute © Antoine Boissonot
Antoine Boissonot sur sa Loire intérieure
Antoine Boissonot embarque sur la Loire à bord d’un canoë pour un voyage photographique introspectif. Se laissant porter sur l’eau...
07 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger