Vous aussi vous êtes passionnés par les livres photo ? Retour sur cinq ouvrages incontournables relayés sur le site cette rentrée.
1.Venice Beach
Amoureux de la photographie documentaire, l’artiste californien Dotan Saguy dresse un portrait fascinant de Venice Beach, un quartier de Los Angeles voué à disparaître.
« Je suis conscient que cela sonne un peu comme un cliché, mais c’est Venice Beach qui m’a choisi et non le contraire », explique Dotan Saguy. « J’ai photographié plusieurs rues et quartiers de Los Angeles : Hollywood Boulevard, Boyle Heights, Beverly Hills, Downtown Los Angeles, etc ». C’est Venice Beach qu’il préfère.
© Dotan Saguy
2.Rétrospection
s’est imposé, dès les années 1960 comme un grand photographe de rue. Dans Rétrospection, il fait le point sur sa carrière, de ses derniers projets, en remontant jusqu’à ses débuts. Un récit porté par sa plume comme ses images. Joel Meyerowitz grandit dans le Bronx, un quartier new-yorkais hétéroclite lui permettant d’affûter son œil de street photographe. Sans se soucier d’une mode quelconque, le photographe préfère la couleur au noir et blanc, et devient ainsi pionnier d’une nouvelle esthétique. Dès 1962, il arpente les rues à la recherche de poésie, et de récits captivants. Aujourd’hui âgé de 80 ans, le photographe a bien évolué. De la rue, il s’est tourné vers les piscines, les portraits ou encore les natures mortes. Un parcours impressionnant.
© Joel Meyerowitz
3. Rivages
Les éditions Textuel ont publié une nouvelle édition du livre Rivages de Harry Gruyaert. L’occasion de se (re)plonger dans les clichés contemplatifs du photographe et coloriste belge. Membre de l’agence Magnum Photos depuis 1982, Harry Gruyaert est devenu maître dans l’art de manier la lumière naturelle et les couleurs. Inspiré par l’esthétique cinématographique et les voyages qu’il réalise dans le monde entier, le photographe propose, dans Rivages, un sublime carnet de souvenir. Des plages du Maroc à celle de la Tanzanie, jusqu’à la France ou l’Irlande, les paysages côtiers, colorés par le photographe, séduisent le public depuis plus de quinze ans.
© Harry Gruyaert
4. Fensch
Passionnée par la littérature et la photographie, Claire Jolin, graphiste de 54 ans aime faire des passerelles entre ces disciplines. Elle signe avec un ami poète Hervé Scialdo, un ouvrage composite et immersif Fensch. Un très bel objet interrogeant notre perception de la mémoire.
« Sortie des Beaux-arts, je me suis tournée goulument vers la conception et l’édition de titres de presse et je n’ai plus jamais tenu un appareil photo, même (et surtout pas) pour faire des photos de famille. Vingt-cinq ans plus tard, j’ai ressenti un besoin urgent d’exprimer des choses plus personnelles », raconte-t-elle. Sans s’en rendre compte, elle revient vers le médium photographique, avec plus de maturité.
© Claire Jolin
5. Caesura – The duration of a sigh
Découvert sur Fisheye il y a un an, le photographe grec Demetris Koilalous signe, avec Caesura – The duration of a sigh, un ouvrage rempli d’émotion, inspiré par ses rencontres avec des migrants, aux frontières de la Grèce.
C’est en 2015 que Demetris Koilalous rencontre, pour la première fois, les réfugiés arrivés à Mytilène. Il y découvre des hommes, des femmes et des enfants loin de leur pays natal qui s’accrochent à leur portable en quête d’un contact avec ceux qu’ils ont laissés là-bas. D’autres contemplent l’horizon, perdus dans leur pensée. Le photographe est immédiatement touché par l’odyssée qu’amorcent ces personnes, résolues à fuir un foyer inhospitalier. Une migration qui touche aujourd’hui plus de 65 millions de personnes « soit trois fois le nombre d’individus forcés à quitter leur pays après la Seconde Guerre mondiale », précise Bill Kouwenhover, l’auteur du texte à la fin de l’ouvrage. Un véritable fléau, transformant en purgatoire le temps passé sur les eaux étrangères.
© Demetris Koilalous