Le jury du Mentorat des Filles de la Photo a dévoilé ses cinq lauréates. Sarah Braeck, Orianne Ciantar, Celeste Leeuwenburg, Anaïs Oudart et Pauline Rousseau s’apprêtent à recevoir un accompagnement personnalisé. Lumière sur ces artistes aux écritures inspirantes.
Véritable accélérateur de talents féminins, le Mentorat des Filles de la Photo annonçait aujourd’hui les cinq lauréates de sa seconde édition. À l’issue de l’appel à projets lancé début 2022, le jury, composé des dix marraines des Filles de la Photo, a sélectionné cinq candidatures parmi les 231 reçues. Dans l’enceinte chaleureuse de la Cité Audacieuse − Chez Mona, Sarah Braeck, Orianne Ciantar, Celeste Leeuwenburg, Anaïs Oudart et Pauline Rousseau ont été récompensées. Pendant douze mois, elles bénéficieront d’un suivi privilégié d’expertes afin de mener à bien leurs projets respectifs. Une fois réalisés, les travaux seront restitués en novembre 2023, dans le cadre de PhotoSaintGermain.
Des récits d’une profonde sensibilité
Ainsi, dans son projet en cours In Between, Sarah Braeck nous parle d’un écosystème en danger : celui des forêts d’arbres, et de son alternative : les forêts d’algues. Collaborant avec des scientifiques, elle intervient sur des images d’incendies terrestres, avec du bois carbonisé ou à la flamme, pour redonner une seconde vie à des milieux déchus. Avec nostalgie et délicatesse, elle retravaille le vivant. Pour achever cette série, elle sera guidée par le binôme de marraines, composé de Valérie Cazin, fondatrice et directrice de la Galerie Binome et de Marie Moulin, acheteuse d’art freelance. Avec Mélancolie des crépuscules, la lauréate Orianne Ciantar explore la question de la disparition, à la fois dans sa dimension symbolique et philosophique. La douleur, l’absence de l’autre… Des thématiques abordées dans des noirs et blancs nébuleux. Agathe Kalfas, directrice artistique et consultante photo aux côtés d’Erika Negrel secrétaire générale du réseau Diagonal, la chaperonneront. Dans un autre registre, Anaïs Oudart relaie l’appel à l’aide de femmes victimes de violences durant le conflit ukrainien. Dans L’Étreinte, elle souhaite présenter les prostitutions déguisées dont sont victimes les réfugiées ukrainiennes. Elle entend débuter son travail en France, au contact de celles qui se retrouvent prisonnières de ceux qui les hébergent, puis l’étendre sur le territoire ukrainien où les violences inhumaines et inouïes sont perpétrées par les soldats russes sur les femmes. Afin de mener à bien ce projet humain d’une grande ampleur, elle sera accompagnée par Médecins du monde, la Fondation SEMA et conseillée par Adelaïde Samani, responsable de la production chez Konbini ainsi que de Léonor Matet, iconographe et responsable des partenariats chez Polka Magazine.
« Marcia ouvre ses bras, elle danse avec des jambes aiguisées comme des couperets, Marcia saltaba en rondas, Marcia era bella…», écrit Celeste Leeuwenburg au sujet de sa série en devenir, Ella Baila. Dans cette dernière, l’artiste s’aventure dans la vie tumultueuse de la danseuse Marcia Moretto. C’est la Marcia des Rita Mitsouko, celle que l’on crie, que l’on nomme, mais dont on ne sait rien. Entre archives et images inédites, elle tente de briser le mystère d’une icône fâcheusement inconnue. L’artiste sera accompagnée de Virginie Chardin, commissaire d’exposition autrice, historienne de la photographie et de Laurence Tordjman Levy, agente et fondatrice de l’agence LT2. Un goût pour l’enquête que Pauline Rousseau partage. Avec Homonyma, l’artiste est parti depuis 2014 à la rencontre de son identité, de ses multiples facettes, des gens qui lui ressemblent, de ses potentiels homonymes. Fruit d’une approche plasticienne inattendue, cette série en cours interroge l’intime. Pour mener à bien son projet au long cours, elle sera suivie par Aurélia Marcadier, directrice de PhotoSaintGermain et d’Isabelle Mocq, directrice achat d’art et producer chez BETC.
© Pauline Rousseau
© Anaïs Oudart
© Orianne Ciantar
© Celeste Leeuwenburg
Image d’ouverture © Sarah Braeck