No land for love : donner la parole aux réfugiés LGBTQ+

20 mars 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
No land for love : donner la parole aux réfugiés LGBTQ+

Projet photographique engagé, No land for love vise à présenter au grand public les conditions difficiles des réfugiés LGBTQ+. Un travail au long cours qui met en lumière un sujet souvent ignoré.

Réalisée par le photographe français Jean-Christophe Husson, avec l’aide de la productrice Andrea Wainer, la série No land for love se lit comme un appel à l’aide. Une galerie de portraits de migrants LGBTQ+ composée de façon minimaliste, où les photographies mettent en lumière l’humain et ses émotions. Accompagnées de citations – témoignages des modèles – les images dénoncent une situation que la société semble ignorer.

Le projet, en plein développement, débutera à la grande bibliothèque d’Amsterdam, l’Oba Oosterdok, sous la forme d’une exposition, du 18 avril au 8 juin 2019. Elle déménagera ensuite dans la Galerie De Bouwput, située dans la même ville, puis au Nova Frontier Film Festival de New York. Des ateliers de théâtre et des performances s’organiseront, présentant certains modèles du photographe. Enfin, un livre est prévu, pour 2020, et comportera portraits, témoignages et interviews d’invités. « Nous souhaitons également exposer ce projet en France, ajoute Jean-Christophe Husson. Il sera alors enrichi avec des portraits de demandeurs d’asile du pays. » Un travail ambitieux, financé par une campagne de crowdfunding.

Sensibiliser le public à la situation des réfugiés

En 2019, 72 États possèdent encore des lois criminalisant l’homosexualité. Partout dans le monde, la communauté LGBTQ+ est confrontée à des violences et des discriminations : « Ils subissent des mariages forcés, des viols, ou encore des rites dits curatifs, explique Jean-Christophe Husson. Ils sont obligés de fuir leur pays. »

Diplômé de l’École nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris, et directeur artistique, l’auteur de No land for love se spécialise dans la photographie documentaire. Sensible au sort des réfugiés LGBTQ+, le photographe a développé à Marseille, il y a deux ans, un projet artistique au long cours pour défendre leur cause. L’objectif de son travail ? Sensibiliser le public européen à la situation de ces demandeurs d’asile, en mettant en lumière des problématiques méconnues du grand public. « Isolés, fragilisés, les migrants deviennent la proie facile des trafiquants d’êtres humains et des passeurs, précise l’auteur. Une fois en Europe, ils sont souvent hébergés en fonction de leur pays, et doivent cohabiter avec les compatriotes qu’ils ont fuis par le passé. »

Les clichés, monochromes, sur fond blanc, effacent tout environnement, au profit du modèle. Seul son visage apparaît, expressif et touchant. Des citations de chacun de ces réfugiés accompagnent les images. « Je suis un terroriste. J’ai le SIDA. Je suis un obsédé sexuel. Je mange à même le sol. Je suis inculte. Je suis là pour voler votre argent… Je suis gay. Je suis un réfugié politique venu de Syrie et je représente vos préjugés », déclare par exemple Mohamad. Un message poignant, qui mérite toute notre attention.

© Jean-Christophe Husson© Jean-Christophe Husson

© Jean-Christophe Husson© Jean-Christophe Husson

© Jean-Christophe Husson© Jean-Christophe Husson
© Jean-Christophe Husson© Jean-Christophe Husson
© Jean-Christophe Husson© Jean-Christophe Husson

© Jean-Christophe Husson

Explorez
La Fabrique du Regard – Le Festival #3 : La jeunesse face au pouvoir de l'image
Nos Iris © Julia Borderie & Eloïse Le Gallo
La Fabrique du Regard – Le Festival #3 : La jeunesse face au pouvoir de l’image
Du 3 au 8 juin, le Bal se transforme en un espace d’échange et de transmission à l’occasion de la 3e édition de La Fabrique du Regard –...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Lucie Donzelot
La MAZ recompose la map
© Shai Andrade, Omi Ori, 2022
La MAZ recompose la map
Pensée dans la continuité des Rencontres photographiques de Guyane, la Maison de la photographie Guyane-Amazonie (MAZ) ouvrira ses portes...
05 juin 2025   •  
Écrit par Eric Karsenty
L’image comme manifeste au Moulin Blanchard
Le Beat Hotel, 9 rue Gît-le-Coeur, Chambre 41. Thelma Shumsky, scientifique américaine et son amie suédoise Gun, 1957 © Harold Chapman (TopFoto, Roger Viollet)
L’image comme manifeste au Moulin Blanchard
Le Moulin Blanchard rappelle que l’art peut encore être une arme intime et révoltée. Rien d’exhaustif : soixante ans après la Beat...
04 juin 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Les Mesnographies 2025 : la sororité comme cri de ralliement
© Thalía Gochez
Les Mesnographies 2025 : la sororité comme cri de ralliement
Du 7 juin au 14 juillet 2025, le festival Les Mesnographies revient pour une cinquième année dans le parc municipal des Mesnuls. Une...
04 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
La Fabrique du Regard – Le Festival #3 : La jeunesse face au pouvoir de l'image
Nos Iris © Julia Borderie & Eloïse Le Gallo
La Fabrique du Regard – Le Festival #3 : La jeunesse face au pouvoir de l’image
Du 3 au 8 juin, le Bal se transforme en un espace d’échange et de transmission à l’occasion de la 3e édition de La Fabrique du Regard –...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Lucie Donzelot
12 expositions photographiques à découvrir en juin 2025
Vietnam, 1971 © Marie-Laure de Decker
12 expositions photographiques à découvrir en juin 2025
L’arrivée de l'été fait également fleurir de nombreuses expositions. Pour occuper les journées chaleureuses ou les week-ends, entre deux...
05 juin 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La MAZ recompose la map
© Shai Andrade, Omi Ori, 2022
La MAZ recompose la map
Pensée dans la continuité des Rencontres photographiques de Guyane, la Maison de la photographie Guyane-Amazonie (MAZ) ouvrira ses portes...
05 juin 2025   •  
Écrit par Eric Karsenty
L’image comme manifeste au Moulin Blanchard
Le Beat Hotel, 9 rue Gît-le-Coeur, Chambre 41. Thelma Shumsky, scientifique américaine et son amie suédoise Gun, 1957 © Harold Chapman (TopFoto, Roger Viollet)
L’image comme manifeste au Moulin Blanchard
Le Moulin Blanchard rappelle que l’art peut encore être une arme intime et révoltée. Rien d’exhaustif : soixante ans après la Beat...
04 juin 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche