L’Hôtel de Ville de Paris accueille jusqu’au 5 janvier 2019 les clichés de jeunes photographes contemporains. Une exposition collective qui renouvelle l’imaginaire de la ville lumière.
Conçue par Anna Planas, Pierre Hourquet et Fannie Escoulen, et lancée en novembre l’exposition Photographier Paris – Nouveaux regards sur la ville affiche le travail de seize artistes. Les photographes, issus de tous horizons, portent un regard renouvelé sur la capitale. La ville-musée devient un espace décalé et insolite. Les images de Photographier Paris – Nouveaux regards sur la ville compose une balade visuelle aux quatre coins de Paris.
Yusuf Sevincli, photographe turc, capture le rythme et la tension de la ville à travers des images obscures et trépidantes. Dans une approche plus expérimentale, Stephan Keppel reproduit sur ses images les textures et les replis qui tissent la surface de la ville. Laurent Chardon, cofondateur du festival Polycopies, nous rapporte des fragments urbains pris à la volée lors de randonnées nocturnes et hivernales. Thomas Boivin – un photographe repéré lors du festival Paris Saint-Germain 2018 – arpente les rues de Belleville, en photographiant depuis 2010 les habitants de ce quartier éclectique.
© Yusuf Sevincli
La touche comique est apportée par Louis Matton. Il est l’auteur d’Aéroparis, un projet d’aéroport «Grand-Paris-Centre» situé dans l’hyper-centre parisien. Un projet urbanistique fictif, qui nous fait réfléchir sur la métropole et l’exploitation de ses espaces. Un questionnement qui retrouve écho dans les images de Geoffroy Matthieu, soutenu par le Centre National des Arts Plastiques (CNAP). Le photographe français s’intéresse aux nouvelles formes de ruralité et à la production agricole dans la métropole parisienne. Lucile Boiron photographie les migrants depuis 2016 dans les campements de réfugiés à Paris. Sa série Young Adventurers Chasing the Horizon, aux couleurs contrastées, renouvelle la photographie documentaire classique. Les images de Lucille Boiron sont déchirantes par l’opposition entre l’esthétique pop qu’elles dégagent et le fond tragique qu’elles contiennent. Ola Rindal, photographe norvégienne installée à Paris, porte le regard sur les détails éphémères que le quotidien nous fait oublier. Elle capture l’essence de la ville à travers les espaces intermédiaires. Paulien Oltheten, lauréate du Prix Découverte des Rencontres d’Arles, nous emmène dans le quartier des Olympiades avec une série réalisée durant sa résidence à la Cité des Arts de Paris. Elle signe également NON, une œuvre réalisée autour d’un graffiti retrouvé dans un quartier. Pour cette œuvre, elle a confronté ses images avec les voix enregistrées des passants devant le graffiti. Le travail de Peter Tillessen met en lumière l’incongruité du quotidien. Dans sa série Superficial Images, ce photographe allemand intègre l’humour à ses images. Laurent Kronental photographie quant à lui les grands ensembles de Paris. Ensemble ils composent une mosaïque de la ville, une nouvelle cartographie éclectique à découvrir en plein cœur de Paris, avant le 5 janvier.
© à.g. Stephan Keppel, à.d. Laurent Chardon
© Thomas Boivin
© Louis Matton
© à.g. Lucille Boiron, à.d. Ola Rindal
© Sandra Rocha
© à.g. Paulien Oltheten, à.d. Peter Tillessen
Photo de couverture © Thomas Boivin