Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain ont annoncé hier, à la Guerlain Academy, le nom du troisième lauréat de leur prix Art & Environnement, récompensant chaque année un·e auteur·ice qui place au cœur de sa pratique un engagement pour l’environnement. Le choix a été porté sur l’artiste pluridisciplinaire iranien Pooya Abbasian.
En 2023, unis par des philosophies et des aspirations communes et portés par un engagement fort pour l’environnement, Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain lancent le prix Art & Environnement. Chaque année, il récompense un·e auteur·ice qui sonde les liens à la nature et s’intéresse à mettre en lumière un monde plus respectueux de l’environnement. La personne gagnante réalise une résidence de six à huit semaines à Arles, et expose ce nouveau travail durant l’été à Lee Ufan Arles, à l’occasion des Rencontres de la Photographie. Cette année, le jury, présidé par Lee Ufan et composé de personnalités de l’art telles que Clément Chéroux, directeur de la Fondation Henri Cartier-Bresson, la lauréate précédente Caroline Corbasson, ou encore Ann Caroline Prazan, directrice de l’art, de la culture et du patrimoine de la Maison Guerlain, a choisi l’artiste iranien Pooya Abbasian. Formé auprès de grands cinéastes comme Abbas Kiarostami ou Jafar Panahi, et installé en France depuis 2011, il explore de nombreux médiums, de la vidéo à la peinture en passant par le dessin et l’image fixe.
Des mauvaises herbes et une intuition vive
« Je ne fais pas de recherche, je reçois, quand je crée, tout se passe par l’inconscience », soutient Pooya Abbasian. Les plantes font partie intégrante de son art. Autant en Seine-Saint-Denis, qu’à Nagoya, au Japon, il observe, collecte, et filme ce qu’on appelle « mauvaises herbes ». « Si elles sont pourtant arrachées, piétinées, ces plantes sont des marqueurs de mémoire, de voyage et de santé des sols », poursuit l’artiste qui s’attache à en faire vivre chez lui. Celles-ci se déploient dans des vidéos figées sur des supports sensibles – du papier à des bouts de céramiques glanées dans des clairières abandonnées. En résidence à Arles, il aspire à trouver des mauvaises herbes endémiques du territoire, les capter et révéler leur beauté à travers des couleurs subtiles. Ce projet intitulé Séneçon est à la croisée de la vidéo et de la peinture. Mais avant tout, Pooya Abbasian veut laisser place à l’intuition et à la surprise. Sa démarche s’inscrit une vaste recherche sur la mémoire du vivant, la capacité des plantes à voyager, à s’adapter, à se transformer, mais aussi à disparaître.
Le Carré de Baudouin, à Paris, expose, jusqu’au 13 décembre, Pooya Abbasian – in dubio pro reo, une rétrospective de dix années de création de l’artiste.