Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement

08 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement
Oxalis (détail), 2024 © Pooya Abassian
des motifs de plantes roses et oranges
Oxalis (détail), 2024 © Pooya Abassian

Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain ont annoncé hier, à la Guerlain Academy, le nom du troisième lauréat de leur prix Art & Environnement, récompensant chaque année un·e auteur·ice qui place au cœur de sa pratique un engagement pour l’environnement. Le choix a été porté sur l’artiste pluridisciplinaire iranien Pooya Abbasian. 

En 2023, unis par des philosophies et des aspirations communes et portés par un engagement fort pour l’environnement, Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain lancent le prix Art & Environnement. Chaque année, il récompense un·e auteur·ice qui sonde les liens à la nature et s’intéresse à mettre en lumière un monde plus respectueux de l’environnement. La personne gagnante réalise une résidence de six à huit semaines à Arles, et expose ce nouveau travail durant l’été à Lee Ufan Arles, à l’occasion des Rencontres de la Photographie. Cette année, le jury, présidé par Lee Ufan et composé de personnalités de l’art telles que Clément Chéroux, directeur de la Fondation Henri Cartier-Bresson, la lauréate précédente Caroline Corbasson, ou encore Ann Caroline Prazan, directrice de l’art, de la culture et du patrimoine de la Maison Guerlain, a choisi l’artiste iranien Pooya Abbasian. Formé auprès de grands cinéastes comme Abbas Kiarostami ou Jafar Panahi, et installé en France depuis 2011, il explore de nombreux médiums, de la vidéo à la peinture en passant par le dessin et l’image fixe.

Des mauvaises herbes et une intuition vive

« Je ne fais pas de recherche, je reçois, quand je crée, tout se passe par l’inconscience », soutient Pooya Abbasian. Les plantes font partie intégrante de son art. Autant en Seine-Saint-Denis, qu’à Nagoya, au Japon, il observe, collecte, et filme ce qu’on appelle « mauvaises herbes ». « Si elles sont pourtant arrachées, piétinées, ces plantes sont des marqueurs de mémoire, de voyage et de santé des sols », poursuit l’artiste qui s’attache à en faire vivre chez lui. Celles-ci se déploient dans des vidéos figées sur des supports sensibles – du papier à des bouts de céramiques glanées dans des clairières abandonnées. En résidence à Arles, il aspire à trouver des mauvaises herbes endémiques du territoire, les capter et révéler leur beauté à travers des couleurs subtiles. Ce projet intitulé Séneçon est à la croisée de la vidéo et de la peinture. Mais avant tout, Pooya Abbasian veut laisser place à l’intuition et à la surprise. Sa démarche s’inscrit une vaste recherche sur la mémoire du vivant, la capacité des plantes à voyager, à s’adapter, à se transformer, mais aussi à disparaître.

Le Carré de Baudouin, à Paris, expose, jusqu’au 13 décembre, Pooya Abbasian – in dubio pro reo, une rétrospective de dix années de création de l’artiste.

Des motifs de plantes grises
Oxalis (détail), 2024 © Pooya Abassian
Des motifs de plantes roses
Oxalis (détail), 2024 © Pooya Abassian
À lire aussi
Slave to Trends : le 93 selon Pooya Abbasian
© Pooya Abbasian, Neuf-Trois, 2024, impression sérigraphie sur verre de chantier
Slave to Trends : le 93 selon Pooya Abbasian
À travers Slave to Trends, un projet présenté en 2024 à la Fondation Fiminco, Pooya Abbasian explore les tensions entre esthétique…
16 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
Quand les photographes mettent en image l’ampleur de la crise environnementale
© Maude Girard
Quand les photographes mettent en image l’ampleur de la crise environnementale
Incendies, sécheresses, inondations, pollution… Aux quatre coins du monde, la nature multiplie les signaux de détresse. Inspiré·es par…
06 mars 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
De la science à la fiction, la MEP fait place à l'univers des plantes !
Jean Comandon, image du film La croissance des végétaux, 1929, 11 min Courtesy Musée Albert-Kahn
De la science à la fiction, la MEP fait place à l’univers des plantes !
Pour la rentrée, le règne végétal s’empare de la Maison Européenne de la Photographie (MEP) ! Du 16 octobre 2024 au 19 janvier 2025…
10 août 2024   •  
Écrit par Milena III
Explorez
La précieuse fragilité selon le festival FLOW#1
Les Fossiles du futur, Synesthésies océaniques © Laure Winants, Fondation Tara Océan
La précieuse fragilité selon le festival FLOW#1
Du 20 septembre au 30 octobre 2025 s’est tenue la première édition de FLOW, un parcours culturel ambitieux imaginé par The Eyes...
13 novembre 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Une fable collective au cœur du béton, par Alexandre Silberman
© Alexandre Silberman, Nature
Une fable collective au cœur du béton, par Alexandre Silberman
Exposée à la galerie Madé, dans le cadre de PhotoSaintGermain, jusqu’au 30 novembre 2025, la série NATURE d'Alexandre Silberman...
12 novembre 2025   •  
Écrit par Milena III
Laura Lafon Cadilhac : s'indigner sur les cendres de l'été
Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor © Laura Lafon Cadilhac
Laura Lafon Cadilhac : s’indigner sur les cendres de l’été
Publié chez Saetta Books, Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor de Laura Lafon Cadilhac révèle un été interminable. L’ouvrage se veut...
07 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Écofemmes Fest : un rendez-vous pour créer, lutter, transmettre
Trenza, le lien qui nous unit, 2025 ©Gabriela Larrea Almeida
Écofemmes Fest : un rendez-vous pour créer, lutter, transmettre
Jusqu'au 9 novembre prochain, La Caserne, dans le 10e arrondissement de Paris, accueille la première édition d’Écofemmes Fest, un...
07 novembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
5 événements photo à découvrir ce week-end
© Sandra Eleta
5 événements photo à découvrir ce week-end
Ça y est, le week-end est là. Si vous prévoyez une sortie culturelle, mais ne savez pas encore où aller, voici cinq événements...
Il y a 2 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La Galerie Carole Lambert réenchante l'œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Petit cheval de Quito © Archivo Manuel Álvarez Bravo
La Galerie Carole Lambert réenchante l’œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Jusqu'au 18 décembre 2025, la Galerie Carole Lambert devient l’écueil des 40 tirages d’exception du photographe mexicain Manuel Álvarez...
21 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
I saw a tree bearing stones in place of apples and pears © Emilia Martin
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
Dans son livre I Saw a Tree Bearing Stones in the Place of Apples and Pears, publié chez Yogurt Editions, Emilia Martin s’intéresse au...
21 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Jonathan Bertin : l'impressionnisme au-delà des frontières
Silhouette urbaine, Séoul Impressionism © Jonathan Bertin
Jonathan Bertin : l’impressionnisme au-delà des frontières
Jusqu’au 20 décembre 2025, Jonathan Bertin présente, à la Galerie Porte B, un dialogue délicat entre sa Normandie natale et Séoul, ville...
20 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger