« En temps de guerre, les images et les mots sont parmi les premières victimes. Incapables de s’opposer aux armes, impuissants à changer une réalité que la violence disloque sous nos yeux, ils semblent entièrement dépossédés de leur puissance d’agir. Au milieu de ces vies qui menacent de s’écrouler ou sont déjà sous les décombres, la conviction des photographes comme des poètes est de croire toujours à la puissance des images et des mots comme objets d’un sauvetage possible », déclarent les membres du collectif Myop, qui s’associent pour cet événement aux écrivain·es ukrainien·nes de PEN International – association qui milite aux côtés des hommes et des femmes de lettres pour la liberté d’expression et la défense des droits humains. Les images réalisées en Ukraine durant un an par six des photographes de l’agence – Guillaume Binet, Laurence Geai, Zen Lefort, Chloé Sharrock, Michel Slomka et Adrienne Surprenant – et publiées dans Ukraine, Fragments 02-2022/02-2023 (coédition ABM et Manuella Éditions) vont dialoguer avec les mots des écrivain·es afin de composer « un langage organique circulant à travers les formes pour inventer un art documentaire et poétique de la résistance, poursuit le collectif. L’exposition en elle-même devient une œuvre collective. Elle est l’espace-temps d’un dialogue où des artistes de pays et de cultures différentes travaillent ensemble à mettre en lumière le combat toujours recommencé contre le silence et l’obscurité auquel la guerre cherche à nous réduire. »
![Ukraine, Fragments : les photographes de MYOP retracent un an de conflit](https://fisheyemagazine.fr/wp-content/uploads/2023/09/adrienne-surpenant-fisheye-2-462x308.jpg)