Présidé par Françoise Huguier, le jury du Prix Picto de la Photographie de Mode a annoncé le 22 mai 2023, dans l’enceinte du somptueux Palais Galliera, les grand·es primé·es de la 25e édition. Lumière sur Annabelle Foucher, Soliou Ligali et Maxime Antony, des artistes au destin prometteur.
Pour cette 25e édition, près de 150 photographes de moins de 35 ans ont candidaté au prestigieux Prix Picto de la Mode. Après la révélation de 21 finalistes le mois dernier, le jury du Prix Picto a dévoilé les trois lauréat·es ce 22 mai lors d’une cérémonie au cœur du Palais Galliera. À propos de la délibération, Françoise Huguier, la présidente du jury, explique : « Ce qui est important avant toute chose, c’est de lire le texte d’intention. Lorsque je voyage, j’écris chaque soir. Les textes sont les émotions de l’instant présent. » À l’unanimité, Annabelle Foucher a décroché le Grand Prix pour son travail teinté d’une douce pureté. De ses séries Empreinte et Distanciation Sociale émanent une forte influence du cinéma de Tarkovski et de Tarantino selon Paolo Roversi, photographe de mode italien et membre du jury. Il souligne également le cadrage et l’intensité des jeux de regard dans les clichés de la lauréate. Installée à Reims, elle remporte, entre autres, un boitier Leica ainsi qu’une exposition produite par PICTO.
© Annabelle Foucher
Sociologie visuelle et expérimentation onirique
Le second prix, la dotation le19M de la Photographie des Métiers d’art, récompense Soliou Ligali, un artiste vivant entre le Bénin et la France. « Une attention particulière est portée au vêtement, c’est un travail de stylisme. Bien que formels, ses clichés réalisés en studio forment une belle ouverture sur un autre pays », déclare Sylvie Lécallier, conservatrice photo du Palais Galliera et membre du jury. Elle poursuit : « la photo de mode n’est pas très narrative, c’est un exercice difficile. Beaucoup s’attachent à faire une démonstration, les lauréat·es choisi·es s’en détachent. » Dans Marronnage, Soliou Ligali fait écho aux rituels vaudous dont il a été spectateur durant son enfance. « Dans une recherche d’autodétermination, cette série illustre mes tentatives de quêtes identitaires », confie-t-il. Un travail graphique accentué par l’aspect sociologique et culturel d’une autre époque.
Enfin, le troisième et dernier prix, la dotation Filippo Roversi, est décerné à Maxime Antony. « Il se distingue par sa créativité, ses distorsions picturales et son côté plasticien », commente Paolo Roversi. À son sujet, Françoise Huguier mentionne un « savoir-faire artisanal extraordinaire ». En effet, le photographe né en 1994 et installé à Paris utilise majoritairement des procédés croisés pour donner vie à son univers onirique. En expérimentant l’image numérique, l’artiste donne à voir une représentation novatrice d’un monde titubant entre le passé, le présent et le futur. Les travaux des trois lauréat·es s’exposent au Palais Galliera jusqu’au 1er juin 2023.
© Maxime Antony
© Annabelle Foucher
© Soliou Ligali
Image d’ouverture : © Soliou Ligali