Depuis six ans déjà, les équipes de Fisheye défendent une politique des auteurs – une notion héritée du 7e art que revendiquaient haut et fort les critiques et les réalisateurs de la Nouvelle Vague. Les photographes aussi sont des auteurs, et nous tenons une nouvelle fois ici à leur rendre hommage dans un dossier exceptionnel de 60 pages qui fait la part belle à l’image. Cet article est à retrouver dans le dossier de notre dernier numéro.
, Maud et Fisheye, c’est déjà une longue histoire. La rédaction a embarqué dans l’univers de ces deux photographes dès le premier numéro du magazine, et nous y revenons aujourd’hui avec ce portfolio et l’exposition Lost & Found présentée à la Fisheye Gallery à Arles. Les deux amoureux épris de liberté ont entrepris un nouveau voyage à travers les États-Unis pour mieux se perdre et se retrouver. Ils composent une fresque qui défile comme un film sans fin. Un film dont la bande-son rock’n’folk s’invite dans leurs images. « La musique nous accompagne dans tous les voyages, elle est très importante. C’est comme une playlist qu’on met dans la bagnole avec les copains, ou quand ils prennent la guitare le soir autour du feu », raconte Maud Chalard, photographe née en 1989.
Cet élément participe au côté immersif de ces deux auteurs, qui nous livrent par ailleurs quelques-uns des noms de cette bande-son : Johnny Cash,Alexi Murdoch, Gregory Alan Isakov, Johnny Flynn,The Brian Jonestown Massacre, Bass Drum of Death, Creedence Clearwater Revival, Sufjan Stevens… Aucune nostalgie pour autant dans cette virée au cœur des années 1970, nous précise Théo Gosselin, né en 1990 : « C’est une période qui nous plaît, esthétiquement parlant comme dans le style de vie, avec ce goût de liberté que la musique exprime bien. C’est plus une histoire d’inspiration, il n’y a aucune nostalgie : nous ne sommes pas bloqués dans une époque. » Il s’agit pour le couple de nous offrir des images dans lesquelles se projeter. « Comme dans un film où l’on se promène pour pouvoir rêver et s’imprégner de ce qu’on a vécu, et l’offrir en partage », ajoutent-ils.
La Fisheye Gallery, dite Le Magasin de Jouets
19, rue Jouvène, Arles
© Maud Chalard & Théo Gosselin