Mous Lamrabat : Tapis dans la lumière

15 octobre 2020   •  
Écrit par Anaïs Viand
Mous Lamrabat : Tapis dans la lumière

Durant le confinement, le photographe maroco-belge Mous Lambarat a lancé un appel à l’intention des musulmans du monde entier. Le résultat ? Une mosaïque de tapis de prières colorée et fédératrice. Cet article est à retrouver dans le dossier de notre dernier numéro.

« Chaque fois que je priais, je me disais qu’il fallait faire quelque chose. J’ai toujours trouvé les tapis de prière sublimes, mais il m’aurait fallu toute une vie pour en collectionner suffisamment », annonce Mous Lamrabat. Avec le confinement, son désir est devenu réalité. Après un appel à participation lancé sur les réseaux sociaux, de nombreux fidèles ont répondu présents. Un projet humain avant d’être photographique. Pour preuve, il ne possède aucun titre pour le moment. « Nous savions tous que ce ramadan 2020 allait être étrange. Je voulais établir un lien avec les autres personnes qui jeûnaient aux quatre coins du monde. Pour beaucoup de gens seuls, c’est une période difficile. C’est comme être sans famille la veille de Noël, mais durant un mois entier », ajoute le photographe.

Né et élevé dans l’islam, Mous Lamrabat assume son attachement à la religion. « L’islam, comme tant d’autres religions, est constitué de belles morales. Lorsque les gens me demandent comment je peux être si positif et gentil, je leur réponds que je suis musulman. » Durant le confinement, il a regardé une conférence dont il a retenu une idée essentielle : « La spiritualité sera la seule chose qui maintiendra l’humanité. Les gens devraient lire davantage sur la religion, pas pour devenir religieux mais pour trouver un sens à leur vie. » « Mon tapis? C’est la moitié de mètre carré sur laquelle je parle à Dieu », confie-t-il. En magnifiant un objet au demeurant intime, Mous Lamrabat a réussi à réunir des individus d’univers différents. Un exploit quand on sait que la crise du Covid-19 a donné lieu à une augmentation des comportements de repli sur soi. « Nos vêtements et nos maisons diffèrent, mais en fin de journée les tapis pointent tous vers le même endroit. » Encore aujourd’hui, Mous Lamrabat reçoit des mails de destinataires qui se sont amusés à faire ces images. « Je leur ai juste lancé une idée, et ils en ont fait une magnifique œuvre d’art. Je ne suis pas près d’oublier ce ramadan », conclut l’artiste. Et nous non plus : la collecte constitue une mosaïque fédératrice. Une vision positive plus que bienvenue en ces temps singuliers.

 

Cet article est à retrouver dans Fisheye #43, en kiosque et disponible ici.

© Mous Lamrabat© Mous Lamrabat

© Mous Lamrabat   © Mous Lamrabat

 

© Mous Lamrabat

 

© Mous Lamrabat

© Mous Lamrabat

Explorez
Marc Riboud : dix ans de conflit vietnamien dans une exposition
À la sortie de l'école dans un village de la côte, Nord Vietnam, 1969 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au musée Guimet
Marc Riboud : dix ans de conflit vietnamien dans une exposition
Le musée Guimet des Arts asiatiques et l’association Les Amis de Marc Riboud s’unissent pour présenter l’exposition Marc Riboud –...
18 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Basile Pelletier et Sølve Sundsbø conversent : « La curiosité est ma principale source d'inspiration »
Le linge, 2021 © Basile Pelletier
Basile Pelletier et Sølve Sundsbø conversent : « La curiosité est ma principale source d’inspiration »
Le jeune talent Basile Pelletier, 21 ans, ancien élève de la section art et image de l’école Kourtrajmé, échange avec le photographe...
17 avril 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
La sélection Instagram #502 : rebelle un jour, rebelle toujours
© Piotr Pietrus / Instagram
La sélection Instagram #502 : rebelle un jour, rebelle toujours
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine font résistance. Résistance contre l’oppression, contre les diktats, contre les...
15 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Fotohaus Bordeaux 2025 : des existences engagées
© Olivia Gay
Fotohaus Bordeaux 2025 : des existences engagées
La quatrième édition de Fotohaus Bordeaux a commencé. Jusqu’au 27 avril 2025, l’Hôtel de Ragueneau accueille l’événement qui, cette...
12 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 14 avril 2025 : mémoire et conversations
© Louise Desnos
Les images de la semaine du 14 avril 2025 : mémoire et conversations
C’est l’heure du récap ! Récits intimes, histoires personnelles ou collectives, approches de la photographie… Cette semaine, la mémoire...
20 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Eulogy : Sander Coers et les traumatismes intergénérationnels
© Sander Coers
Eulogy : Sander Coers et les traumatismes intergénérationnels
Au fil de ses projets, Sander Coers sonde la mémoire en s’intéressant notamment à l’influence que nos souvenirs exercent sur notre...
19 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
12 expositions photographiques à découvrir en avril 2025
© Delali Ayivi
12 expositions photographiques à découvrir en avril 2025
L’arrivée du printemps fait également fleurir de nombreuses expositions. Pour occuper les journées qui s’allongent ou les week-ends...
18 avril 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Marc Riboud : dix ans de conflit vietnamien dans une exposition
À la sortie de l'école dans un village de la côte, Nord Vietnam, 1969 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au musée Guimet
Marc Riboud : dix ans de conflit vietnamien dans une exposition
Le musée Guimet des Arts asiatiques et l’association Les Amis de Marc Riboud s’unissent pour présenter l’exposition Marc Riboud –...
18 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger