Né à Sarajevo en 1987, Eren Saracevic a grandi dans le cadre paradisiaque de l’île de Minorque et vit actuellement à Barcelone. Il commence à capturer son environnement lors de ses études de graphisme. Puis, au fil des années, l’artiste expérimente sa pratique et entreprend la création de langages visuels ludiques. « D’autres fois je suis moins conceptuel et je me contente d’être un hédoniste esthétique », précise-t-il. Aujourd’hui photographe et éditeur indépendant, il ne cesse de saisir les petits plaisirs de la vie. Habillées d’une teinte dorée et ensoleillée, les images d’Eren Saracevic nous immergent dans un monde doux et sensuel. Les paysages énigmatiques où le silence semble régner entrelacent avec délicatesse ce ventre, cette main, ce dos et ces jambes qui se prélassent sous une chaleur estivale. Dans cette contemplation visuelle où il fait bon se perdre, deux visages statufiés sans nez s’imposent comme une pointe d’humour, propre au travail de l’auteur. « Je les ai pris en photo lors d’une promenade à Catane, en Sicile. J’ai pensé que ces grands hommes statufiés avaient été dépouillés d’une certaine grandeur et fierté en se voyant retirer leur nez par le passage du temps. Tout comme les enfants lorsque vous les trompez avec votre doigt en leur faisant croire que vous leur avez volé leur nez », s’amuse l’artiste. Puis, il conclut avec dérision : « ou, peut-être, s’agit-il d’une référence à l’addiction à la cocaïne des jet-setters de la Renaissance. »
© Eren Saracevic