Manon Lanjouère, jeune photographe parisienne, aime utiliser différents supports pour ses créations : verre, aluminium brossé et papiers Hahnemühle. Fisheye l’a suivie durant une journée, de son atelier aux salles de tirage de Picto, en préparation de son exposition sur le stand de la Fisheye Gallery, à Paris Photo.
Nous rencontrons Manon Lanjouère dans son appartement-atelier, à Paris. Dans son salon trônent des photographies, des poèmes et des installations créées spécialement pour ses séries – notamment un télescope factice fabriqué par ses soins. Pour la jeune femme, lauréate du FIDAL Youth Photography Award 2017, la mise en scène est primordiale. « J’ai grandi dans un théâtre et j’ai été bercée par la mise en scène, explique-t-elle, je regardais les spectacles depuis les coulisses et j’ai eu un coup de foudre pour cet univers. C’est pour cela que mon travail est influencé par la fiction. » Si elle possède peu de références photographiques, Manon Lanjouère se passionne pour la danse, la littérature ou encore l’opéra. Avant d’entrer à Gobelins, l’École de l’image, elle a préparé une licence d’histoire de l’art. Des études qui ont profondément influencé son identité photographique. « Les prémices de la photographie, l’astronomie, la météorologie… Tous ces thèmes, qui jouent un rôle important au sein de ma série Demande à la poussière, sont liés à l’histoire de l’art », explique-t-elle.
Mêlant photographie, documents anciens et imagination, cette série nous plonge dans un univers fictif fascinant. « Mon approche est plasticienne, confie Manon Lanjouère. Comme au cinéma ou pour un roman, je prévois beaucoup en amont. Je prépare mes photos à l’avance. Ainsi, je ne shoote pas beaucoup, car je sais déjà quelles images il me faut. » Le choix du papier ? « Il est également décidé au préalable. J’ai souvent envie d’inclure le spectateur. Bien réfléchir au type de support est donc primordial. Pour Demande à la poussière, j’ai choisi le Rice Paper d’Hahnemühle, un papier vergé, qui pourrait avoir une allure de vieux papier à lettres. Je voulais un support qui rappelle des papiers anciens, moins photographiques au premier abord, et celui-ci était parfait. »
© Vidéo : Fisheye
© Image d’ouverture : Manon Lanjouère