Le 13 novembre, le Prix Pictet a annoncé sa lauréate 2019. L’artiste visuelle Joana Choumali a été récompensée pour Ça va aller, une série hybride, mêlant message d’espoir et broderies colorées.
C’est durant la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles que le Prix Pictet avait dévoilé ses douze finalistes. Joana Choumali, Shahidul Alam, Margaret Courtney-Clarke, Rena Effendi, Lucas Foglia, Janelle Lynch, Ross McDonnell, Gideon Mendel, Ivor Prickett, Robin Rhode, Awoiska van der Molen et Alexia Webster s’étaient exprimés sur la notion d’espoir – le thème de cette édition 2019. Ce prix international photographique offre chaque année à son lauréat une récompense de CHF 100 000 (environ 92 000 euros). À l’occasion du vernissage de l’exposition présentant les œuvres des finalistes, au Victoria and Albert Museum de Londres, le 13 novembre 2019, le nom de la lauréate a été révélé : Joana Choumali.
L’espoir personnifié
Née en 1974 en Côte d’Ivoire, cette artiste visuelle aime créer des œuvres à la croisée des arts. Fascinée par le portrait conceptuel, les techniques mixtes et la photographie documentaire, elle développe un univers à part, entre performance sensible et réalisme poignant. La photographe a présenté au Prix Pictet la série Ça va aller, un projet croisant broderie et 8e art. Suite aux attaques terroristes de Grand-Bassam en 2016, elle a capturé le territoire à l’iPhone, souhaitant illustrer la force invisible d’une telle catastrophe. Puis, avec des gestes lents et méditatifs, elle a brodé ses clichés, intégrant des fils de couleurs aux paysages ordinaires. Une manière de représenter l’espoir, désormais personnifié. En parant ainsi les images, Joana Choumali insuffle un certain optimisme au cœur d’un territoire meurtri. « Dans un domaine extrêmement fort, son travail s’est démarqué comme une brillante méditation originale sur la capacité de l’esprit humain à retirer l’espoir et la résilience même des événements les plus traumatisants », a déclaré Sir David King, président du jury du prix.
© Joana Choumali