Jusqu’au 13 décembre, la 193 Gallery accueille l’exposition collective Colors of Africa, une véritable explosion de couleurs venue des quatre coins de l’Afrique. Du Maroc jusqu’au Kenya, on découvre une mosaïque flamboyante du meilleur de la photographie africaine contemporaine.
Fidèle à ses principes, la 193 Gallery poursuit son tour du monde de la photographie. Après avoir présentée les scènes japonaises, marocaines, mexicaines, cubaines et chinoises, la galerie parisienne se tourne vers la génération émergente de photographes africains. Une cohérence surprenante émerge des différents travaux, où regards et thèmes disparates s’accordent dans un mouvement synchronisé.
Couleurs saturées et motifs rythmés, les cinq photographes invités s’expriment à travers des images d’une inventivité pop et inédite. Tous s’approprient à l’unisson le thème du portrait pour donner le ton d’une Afrique vibrante et moderne. Venus de pays parfois éloignés, les artistes Hassan Hajjaj (Maroc), Thandiwe Muriu (Kenya), Derrick Boateng (Ghana), Ebuka Michael (Nigéria) et Nyaba Ouedraogo (Burkina Faso) dialoguent ensemble pour former un langage dynamique et reconnaissable.
© à g. Derrick Boateng, à d. Ebuka Michael
Un vent de modernité
« Photographier, c’est écrire avec la lumière pour révéler l’intime, la sensation, la fusion entre la couleur et la matière, aux lisières des frontières et de l’identité »
, explique la commissaire Fouzia Marouf. Avec force et passion, les cinq artistes relèvent le défi, toujours à la recherche de la bonne lumière et de l’intention juste. « Détournant certains codes pour s’en affranchir, ils triturent, explorent, jouent avec les limites de la matière photographique. De fait, ils structurent leurs compositions afin de mieux bousculer l’inconscient et proposer une nouvelle esthétique pensée, incarnée au confluent des Afriques », poursuit-elle.
Par la mise en scène, souvent extravagante, de leurs portraits, les photographes réactualisent notre image des Afriques en y insufflant un vent de modernité. Boîtes de conserve, ustensiles de cuisine, vêtements… Ils n’hésitent pas à détourner des éléments du quotidien pour s’approprier une tradition tout en se libérant des contraintes. On découvre des images graphiques aux tonalités électriques, où modèles et arrières plans s’entremêlent. Bien plus qu’une harmonie esthétique, c’est toute une philosophie de vie positive qui se dégage de ces images.
Jusqu’au 13 décembre
193 Gallery, 7 rue des Filles du Calvaire, Paris
© à g. Thandiwe Muriu, à d. Nyaba Ouedraogo
© Hassan Hajjaj
Image d’ouverture : © Derrick Boateng