Le Prix Élysée a dévoilé les noms des finalistes de sa quatrième édition. Huit photographes aux projets réfléchis, inspirés par l’histoire, l’ailleurs et la magie de notre monde.
Lancé en 2014, le Prix Élysée offre à des photographes en milieu de carrière une aide financière, un accompagnement curatorial, ainsi qu’une importante visibilité. Le 22 juin, les huit finalistes ont été sélectionnés, parmi 255 candidatures, et plus de 50 nationalités différentes : Alexa Brunet, le duo Arguiñe Escandón, Magali Koenig, Thomas Mailænder, Moises Saman, Assaf Shoshan, Alys Tomlinson et Kurt Tong. Chacun recevra une contribution de 5000 CHF (environ 4600 euros) et aura l’opportunité de réaliser un projet de son choix, à paraître dans le Livre des Nominés, qui sortira en janvier 2021. Le projet gagnant sera quant à lui dévoilé l’été suivant. Le lauréat remportera la somme de 80 000 CHF (environ 75 000 euros) pour réaliser son projet, et publier un ouvrage personnel. Une récompense leur permettant de franchir une étape décisive dans son parcours photographique.
© Moises Saman
Explorer le lointain
Cette année, les huit nommés s’inspirent du voyage. Odyssées contemporaines, expéditions en terres étrangères, récits de guerre, ou encore excursion dans le passé… Tous vont à la rencontre de l’autre, d’un inconnu qui les captive. Alexa Brunet distille du réalisme magique dans ses projets documentaires. La photographe française mélange symbolisme, poésie et surréalisme pour construire des projets aux ramifications sociales. Dans le cadre du prix, elle se lance dans une relecture de l’Odyssée d’Homère, confrontant le récit épique aux enjeux contemporains.
Inspirée par la Russie depuis son premier voyage, en 1988, Magali Koenig a fait du pays son paysage photographique de prédilection. L’artiste suisse se lance, pour la carte blanche, dans un nouveau périple soviétique, en suivant le parcours d’Alexandre Radichtchev, écrivain russe qui entreprit, au XVIIIe siècle, un voyage de 700 kilomètres, de Saint-Pétersbourg à Moscou. Au fil de son voyage, elle entrelacera leurs deux récits.
Après avoir grandi au Royaume-Uni, Kurt Tong, artiste d’origine chinoise, ne cesse d’explorer ses racines et son passé dans de délicats projets mêlant installations, archives, et créations photographiques. Dans le cadre du Prix Élysée, il enquête sur Franklin Lung, un homme mystérieux ayant vécu un siècle avant lui. Après avoir reçu un coffre en bois contenant ses biens, suite à un décès, l’auteur se plonge dans sa vie rythmée par les tragédies, les migrations, l’amour et le surnaturel. Histoires d’ailleurs ou introspections, chaque finaliste explore le lointain pour mieux le faire résonner avec notre monde.
© Alexa Brunet
© à g. Arguiñe Escandón et Yann Gross, à d. Kurt Tong
© Magali Koenig
© Assaf Shoshan
© à g. Alys Tomlinson, à d. Thomas Mailænder
Image d’ouverture : © Magali Koenig